A trop brandir des menaces qu’elle ne peut mettre à exécution, et à célébrer des victoires qu’elle n’a pas encore totalement conquises, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) voit son autorité bafouée par les putschistes, en Guinée-Bissau comme au Mali.
Pourquoi faire croire que le putsch du capitaine Sanogo et ses acolytes a échoué au Mali, alors que le chef de l’Etat destitué, non seulement n’a pas été remis en selle, mais a aussi été forcé à la démission et même contraint à l’exil ?
Déjà, les putschistes de Bamako défient l’autorité de l’improbable attelage bicéphale installé à la tête de l’Etat. Et comme pour signifier qu’ils sont une entité à part entière du pouvoir, ils ont rejeté le calendrier de transition décrété par la Cedeao, et opposé leur véto à la venue de troupes étrangères sur leur sol. Et ce n’est pas fini ! Il faudra s’habituer à les voir surgir ainsi, à intervalles réguliers, pour semer la terreur au sein de la population, régler leurs comptes ou réclamer des avantages indus.
Dans cette émulation joyeuse dans l’autocongratulation, on a oublié de dire aux chefs d’Etat ouest-africains qu’il ne leur appartenait pas de fixer la durée de la transition, en lieux et place des partis politiques, de la société civile et des acteurs désignés de la transition.
Jean-Baptiste PLACCA/RFI
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