À propos de la Pétition : Exigeons Justice pour nos victimes - Manifestons pour la vie d'abord
Voici 3 jours que cette pétition est en ligne, le nombre de signataires - 113 au moment j'envoie ce texte - n'atteint pas encore le nombre de morts de la seule journée du 28 Septembre 2009.Mes frères de l'Axe Bambéto-Cosa, Alpha Amadou Barry et Fodé Mahmoud Bah, viennent d'en rajouter sur un côté de la balance par leurs vies, gracieusement offertes à la démocratie et l'idéal commun, ce Vendredi 21 Septembre 2012. À cette allure nous allons booker tout le mois de Septembre !
Combien de Guinéens, à travers la planète, ont-ils prononcé « plus jamais ça », en longueur de discours et de témoignages ? Parmi tous ceux qui citent régulièrement la veuve et l'orphelin, de 1958 à nos jours, combien se sont rangés derrière les deux pour réclamer justice pour le Mari/Père ? Beaucoup ne les ont devancés que pour récolter les dividendes et lauriers que rapportent le Nom et la réputation de la victime.
Mon compatriote : qu'on soit du même pays, de la même ethnie ou pas ne fait pas de nous, automatiquement, des frangins ! Mon frère, je le connais : il transpire d'angoisse, saigne et pleure avec et pour moi ; même si je fais de nombreuses crises, ma bave ne le souille pas, il l'essuie, me nettoie et préserve ma dignité : Sourran, Dandan. En public, il n'a pas besoin d'afficher mon nom pour démontrer nos liens, on le reconnait aux stigmates causés par mon imprudence naïve.
Ko Nhaggal Gôtal mèn fini, mèn tawi , Komèn tôwi wo, Doûlè Sènda taa mèn !
(La traduction n'aura aucun sens)
Entre ceux qui nous ont expulsés de Kaporo-Rails et ces autres qui avaient pitié de nous, cloîtrés derrière leur confort, je ne sais toujours pas lesquels me traumatisent le plus. Je n'ai pas vu tous les visages des premiers, mais ma mémoire affiche, à chaque interrogation, ceux des seconds que j'ai vus à travers leurs lorgnettes. Il n'y a pas de rancune, la preuve, nous continuons notre marche pour qu'ils soient en sécurité chez eux !
Un de nos très respecté ainé m'a récemment rappelé, à juste titre, « ces pratiques détestables et contre-productives » d'un autre temps. Ma petite expérience ne peut que valider la somme de ses expériences. La mienne a bien failli me faire oublier mon engagement d'il y a seulement quelques années : après les humiliants accords d' Ouagadougou, j'avais décidé de raccrocher définitivement pour m'occuper de ma mère mourante et mes affaires personnelles, laissant ceux qui ont toujours profiter de nos cadavres se livrer à leur négoce, de postes de responsabilité, dont le change ne pouvait être que l'actuelle agonie économique et institutionnelle de la Guinée. Lui ne s'est jamais arrêté, après toutes ces décennies : Comment a-t-il pu poursuivre ? Qu'est-ce qui l'anime ? Qu'est-ce qui le motive ? À se réinventer avec chaque génération, apprenant son jargon et prenant plus d'initiatives que nombre de « jeunes cinquantenaires » embusqués qui « se vendent au plus offrant » sur le marché de la dé-réconciliation ethnique en attendant de remplacer leur(s) grand(s), quelle gloire en tire-t-il ?
Je vous laisse toutes ces questions pour ne pas avoir à (me) les poser ! Sans le nommer, je vous le livre: dites lui qu'il est fatigué; trouvez celui qui le roule ou fait rouler, demandez-lui de s'écarter du chemin, qu'il bâtit, que vous ne pouvez que paresseusement contempler. Je sais, vous serez nombreux à lui rendre hommage lorsqu' il ne sera plus. Championnat que je vous laisse volontiers !
Mon engagement et ma loyauté sont ailleurs, je dois mériter le privilège de pouvoir parler (au nom) des morts :
L'enfant de Bambéto-Cosa doit étudier et travailler (menuiserie, débrouillardise, taxi auto et moto, rapper, trafiquer, s'exiler...), pour nourrir et soigner le passé, en saisissant chaque occasion d'écourter sa vie, préparer un avenir pour cette nation qui ne lui donne aujourd'hui que peines et désolations. L'enfant de « l'Axe du Mal » meurt dans la rue pour que ceux qui s'en éloignent retrouvent démocratiquement le bien dans le bonheur de leurs foyers .
Voyez donc l'un de ceux que nous avons aidé à libérer des tenailles de l'arbitraire, parvenu président, nous tirer dans le dos ou la nuque, au nom de sa démocratie, pervertie en dictature, que nous avons conquise « pour lui » en bravant le Kaki-mitrailleur qu'il retourne contre nous ! Il se vante d'avoir débourser des millions de Dollars pour « payer» les différentes manifestations qui nous ont coûté des vies. Qu'il aille donc solder ses comptes, avec ceux qui se partagent le prix de nos cadavres ! À l'époque, ils étaient tous fiers de nous avoir gratuitement à côté, derrière et, plus souvent, devant eux. Aujourd'hui, nous ne sommes « que des badauds-loubards » qu'il faut essayer d'acheter, lorsqu'ils ont besoin de nous, ou faire taire kalachnikovement, lorsqu'ils réalisent qu'ils ne peuvent se servir de nous.
On en reparlera lorsque viendra le temps des récits et défis intellectuels : je connais un peu l'histoire de mon pays que je continue d'apprendre. Un jour je l'écrirai ! Pour l'instant, je la meurt démocratiquement dans cette guerre contre l'injuste-ingrat qui se veut patron de nos biens et âmes. Guerre, parce qu'il est bien fini le temps de l'esclavage : désormais, nous voulons choisir, nous-mêmes, ceux qui nous feront souffrir gratuitement. L'enfant de Bambéto-Cosa ne demandera pas la permission de prendre l'autoroute (le net) ; Les règles (lois) qui l'y autorisent lui ont été écrites à fleur de peau avec le sang de ses frères. De mentalité complexe pour le commun des guinéens, il connait sa mission !
Ceux qui croient que nous méritons quelques clics de souris et pressions sur leurs claviers: pourront lire, signer et partager la pétition en cliquant sur le lien suivant, je rappelle que ce message sera transmis aux Leaders de l'opposition réunis au sein du Collectif/ADP :
http://www.petitions24.net/exigeons_justice_pour_nos_victimes_-_manifestons_pour_la_vie_dab
Les autres peuvent se dépêcher de prononcer l' hypocrite « Qu'ils reposent en paix », tourner la page et oublier. Personne ne leur en voudra !
Dans la rue ou sur le net, à l'école ou à l'atelier,
L' enfant de l'AM de B-C ne salue pas avant de mourir
Mènèn mèn Houlata, mèn hersaii teddin nho hoorè moun- dankii mèn
Alpha DANKAMA, nous-en ferons Alpha DONKINAAMA pour qu'A KHA DAN SONON
Merci pour toutes les sincères marques de sympathie et de soutien, peu importe la forme !
PS: Certains veulent me connaitre, d'autres m'ont demandé pourquoi j'avais disparu.
Pour les premiers : je viens d'ouvrir la fenêtre de mon être et de mon âme. Aux seconds: Vous savez désormais où se trouve ma loyauté et mon inspiration . Comme me le disait ce chauffeur « ignorant» de l'AM de B-C, pendant les campagnes électorales de 2010, « qu' ils fassent leur politique et nous laissent vivre et nous débrouiller, nous n'irons pas les dérager, nous ne leur demandons que le respect dans tous aspects » . Qui dit mieux ?
Boubacar Barros DIALLO
Un enfant de l'AM de B-C