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PFB-logo 1Suite à la prétendue tentative d’assassinat de Mr. Alpha Condé, en Juillet 2011, nous assistons depuis quelques semaines au déroulement d’un procès qui ternit l’image de la Guinée en particulier et de l’Afrique en général. Les méthodes, les hommes et les procédures employés durant ce procès sont en violation des règles les plus élémentaires du métier de magistrat et de la morale tout court. 

        La plupart des accusés avaient bénéficiés d’un non-lieu qui fut rejeté en cassation par une cour suprême aux ordres du dictateur Guinéen. Certains des accusateurs sont des criminels reconnus qui devraient être en prison. En outre,  les auditions montrent que certains des accusés ont été arrêtés bien avant les événements du 19 juillet 2011. Ces pratiques auraient pu paraitre rocambolesques s’il n’y a avait pas des assassinats et des tortures de personnes innocentes.  

        Dans cette  parodie de justice aucun  témoin  à  charge n’a été cité  en  dépit  de    la demande des avocats de la défense. En outre, le juge et le procureur ignorent les objections légitimes des accusés sur le fait que les aveux consignés dans  les procès verbaux ont été obtenus sous la torture. Le procès en cours réveille les amertumes et les outrages de tous les citoyens guinéens qui, depuis l’indépendance, subissent les effets d’une justice perverse de règlements de comptes politiques : une  longue chaine d’abus durant laquelle aucune personne n’a jamais été inquiétée pour avoir tué, torturé et violé des citoyens innocents ; aucun agent de la sécurité, de l’État et des partis au pouvoir n’a jamais été inquiété pour avoir démoli des demeures et participé à attiser les divisions ethniques ou sociales. L’impunité des responsables de crimes d’État a toujours été totale dans notre pays.  Les gouvernements successifs se sont illustrés dans la fabrication de complots fictifs pour se débarrasser d’adversaires politiques ou pour détourner l’attention sur leur incurie. De nombreux épisodes ont servi à entretenir le spectre de l’indexation ethnique et de la culpabilité collective qui ont déchiré le tissu social guinéen et réduit le pays à l’état d’une nation en faillite. 

         Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djalon saisit cette occasion pour condamner encore une fois ces pratiques qui compromettent toute reconstruction de la cohésion nationale.  Nous lançons ici un appel solennel à tous les citoyens guinéens et africains pour arrêter l’érosion avancée de la nation guinéenne. 

1.      Aux  magistrats et à  l’ensemble du corps judiciaire nous demandons  d’exiger du gouvernement le respect de l'indépendance de la justice,  la  libération  immédiate des accusés   ainsi  que la radiation de leurs rangs des éléments corrompus. Il y va de la crédibilité de leur fonction, de leur honneur en tant que citoyens et de l'avenir de la Guinée.  

2.      Pottal-Fii-Bhantal constate  que le corps militaire vient,  encore une fois  d'être mis à l'indexe avec des arrestations préméditées, des tortures, des fabrications de complots, d’assassinats etc. Ceci rejoint la longue liste des méfaits que les forces de sécurité ont commis dans le passé et qui ont  déshonoré les militaires. L’armée reste  un instrument de répression au lieu d’être une force de défense et de construction nationale. Aux éléments sains de cette armée nous demandons de refuser expressément d'obéir aux ordres illégaux et illégitimes comme le prescrit la constitution guinéenne. 

3.      A la société civile et aux organisations de défense des droits de l’homme  (OGDH, CNOSG, Syndicats, Organisation des victimes etc.), nous demandons de dénoncer ce procès à travers des campagnes de désobéissance civile sur l’ensemble du territoire pour faire comprendre au gouvernent que l’ère de la résignation face aux spoliations des forces de sécurité et aux abus d’une  justice aux ordres doit prendre fin.  Les arguments souvent cités de nécessités économiques qui empêchent la mobilisation citoyenne ne sont pas une excuse valable.  La misère économique ne prendra pas fin avec un  changement de gouvernement. Elle prendra fin avec le règne du droit qui éradiquera l’impunité et la corruption pour valoriser le travail créateur des citoyens.  

4.      Aux victimes du procès et aux  autres victimes nous demandons de  s’unir pour porter leurs griefs auprès du tribunal de la CEDEAO. Les procédures allégées de ce tribunal permettent à tout citoyen d’un État membre de présenter un dossier auprès de cette instance judiciaire. Pottal-Fii-Bhantal, à travers son programme  JUSTICE IN GUINEA (www.justiceinguinea.org) travaille, de concert avec des Organisations Internationales,  à la mobilisation d’avocats pour prendre en charge les dossiers qui seront présentés.    

5.      Le procès en cours révèle des carences notoires de la justice guinéenne.  En conséquence, le Tribunal Pénal International et la cour de justice de la CEDEAO doivent tirer  les conclusions qui s’imposent quant à l’incapacité de cette justice  de juger les accusés et auteurs  des crimes politiques en Guinée.

6.      A la diaspora guinéenne, nous demandons de continuer les manifestations et les campagnes d'information auprès des Organisations Internationales des droits de l'homme, ainsi qu’auprès des gouvernements des pays hôtes. Cette campagne consiste, entre autres, au recrutement d'Avocats pro-bonos, le soutien aux victimes et  la préparation des assises internationales sur l'impunité en Guinée.

Instruction a été donnée à toutes les sections de Pottal-Fii-Bhantal de poursuivre ces démarches avec assiduité dans leur pays respectifs.  Nous lançons  un appel solennel à toutes les organisations de guinéens de l’étranger qui se reconnaissent dans les principes de JUSTICE IN GUINEA pour qu’ils apportent leur contribution afin de  présenter un front uni contre la dictature et l'injustice en Guinée.  

          Pottal-Fii-Bhantal entend saisir toutes les instances adéquates de l’Union Africaine, de la CEDEAO, du Mano-river Union, des gouvernements des pays voisins ainsi que les Organisation Internationale des droits de l'homme pour les tenir informées des nouvelles menaces que  cet épisode honteux présente pour la Guinée et la stabilité régionale de l’Afrique de l’Ouest qui se remet difficilement des guerres civiles.   Toutefois, il faut noter que dans le passé les organisations gouvernementales ont brillé par leur silence coupable. L’Union Africaine s’est avérée incapable à ce jour d’observer une minute de silence à la mémoire du premier secrétaire de l’OUA, Diallo Telli, ou de formuler une requête pour retrouver les restes de sa dépouille disparue dans des fosses communes.  Les pays voisins et occidentaux ont toujours observé un silence gêné face à la tragédie guinéenne (mascarades de procès, pendaisons publiques, exode massif des citoyens, insultes et pillages contre des ethnies, abandon des victimes etc.).  La CEDEAO laisse Dadis Camara jouir d’un exile doré au Burkina-Faso, pendant que les victimes des massacres et viols du 28 septembre et leurs familles sont abandonnées â leur propre sort. Tony Blair et Bernard  Kouchner qui s’étaient illustrés par leurs prises de positions sur la défense des droits de l’homme sont devenus des complices de fait d’Alpha Condé dans le pillage de notre pays.   

          La  leçon à tirer pour les  guinéens est claire. Le  combat pour la justice est le nôtre à mener avec les sacrifices qu’il faut.  Les différences ethniques, politiques et régionales doivent être une source de vitalité dans le front commun pour  le salut de la patrie.  Nous devons refuser qu’elles soient utilisées pour nous affaiblir.  

           Pottal-Fii-Bhantal, saisit  cette occasion pour mettre  en garde  le président Alpha Condé et ses acolytes. Ils seront tous poursuivis pour leurs responsabilités dans les  crimes et  les  violations constitutionnelles qu’ils commettent contre les citoyens guinéens.

           Nous demandons à  la classe politique guinéenne de  refuser de se laisser séduire  avec  des  promesses électorales  trompeuses. L’opposition doit tirer les leçons des élections présidentielles et se ressaisir pour joindre le combat indispensable pour la justice qui est le préalable à toute consultation électorale  transparente. 

         Les membres et ses sympathisants de Pottal-Fii-Bhantal s’inclinent devant la mémoire des nombreuses victimes de l’arbitraire dans notre pays. Aux victimes vivantes, aux accusés du présent procès en particulier,  nous assurons notre soutien sans faille  à travers les programmes que  nous avons mis en place et pour l’accomplissement desquels nous sollicitons le concours de tous les citoyens épris de paix, de justice et de démocratie. 

 LA COMMISSION CENTRALE DE POTTAL-FII-BHANTAL FOUTAH-DJALLON. 

  3396 Third Av. # 1A, Bronx, NY 10456- www.justiceinguinea.org

Tag(s) : #Communiqué
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