Nouveau gouvernement: quand Condé dénonce...Alpha

Il l'a dit. Dans son français très...heu...spécial. En langues nationales, c'est hélas, pire.  Alpha le mal assimilé partout, toujours aussi égal a lui-même, s'est lâché devant quelques uns de ses militants, vrais ou simulateurs, sur le prochain gouvernement Condé 2014. Les guinéens apprécieront.

C'était au cours d'un "meeting" organisé par une certain groupe qui se dit " Communauté Baga". Ces gens  auraient promis de le soutenir de toutes leurs forces ,( jusqu'à  la première goutte de sang ,qui est fou?) Rappelons que les Bagas sont les autochtones de la presqu'île du Kaloum, celle-là même où le Pr a été sévèrement  battu, à plate couture lors des élections législatives passées. Il n'y a dû son salut que par la grâce de magouilles électorales  dont il a le secret.

On veut nous faire croire qu'en moins d'un mois, les Bagas, tous les Bagas sont soudainement devenus des  militants enthousiastes du RPG. Pour ce groupe de soutien, il faut montrer que M. Alpha Condé a tout Conakry derrière lui, même si c'est en peinture seulement.  Une cabale qui cache mal quelque(s)  appétits politicien(s)  alimentaire(s) empressé(s). Quelqu'un qui aurait donc trouvé dans cette Mamaya  un moyen efficace de se sucrer sans frais. Selon Alpha Condé:

"On a fini les élections. Je dis à tout le monde, je l’ai dit à N’Nzérékoré, même quand j’étais à Paris devant François Hollande j’ai dit la même chose. Maintenant que les élections sont terminées, les débats politiques se feront au Parlement. Maintenant, nous devons travailler", a déclaré le numéro un  guinéen. Ajoutant qu'en "2014, le gouvernement qui sera mis en place sera un gouvernement de mission. Finie la politique. Nous nous mettons maintenant au travail et celui qui veut faire la politique n’a qu’à le faire au Parlement. Le gouvernement quant à lui va travailler et non pour faire la politique car, cette année nous allons travailler. Il faut qu’on aille de l’avant. Il faut que le pays bouge. Nous pouvons le faire. Mais, ce qui nous fatigue c’est que le Guinéen n’aime pas son prochain. Le Guinéen n’aime pas le bonheur de son ami. C’est ce qui nous fatigue. Et ça aussi s’il plaît à Dieu cela peut changer".

"Finie la politique. C’est le temps de travailler. L'homme qu'il faut à la place qu'il faut.. Dire combien de Malinkés, Soussous, Peulhs sont au gouvernement cela est terminé. Je mettrai des gens capables de travailler". (source)

Pas de commentaire sur le grand courage et le rapport de forces qui transparait dans l'expression "je l'ai dit devant François Hollande"...Bravo.

Alpha va donc nous trouver des perles rares pour redresser une situation encore plus catastrophique qu'à son arrivée, en mettant enfin de côté sa politique Angbansanlé qu'il a menée jusque-là, de crimes constants anti-peulhs et de division ethnique jusqu'au sommet de l'Etat. Nous doutons que même ceux qui vont être nommés par sa grâce le croient sur parole. Mais vous, chers compatriotes, êtes instamment priés de le faire. Car cet homme ne peut s'en empêcher, il continuera imperturbablement de vous prendre pour de petits moutons tout juste bons pour...Soronkoni!

Admettre publiquement qu'il avait toujours fait le contraire de ce qu'il promet aujourd'hui, c'est fort. Serait-ce l'influence de l'abus de quelques bouteilles de Grand Cru Classé, de Vodka ex-soviétique ou de Whisky écossais? Difficile à savoir, car notre Bandji national est trop faible en degrés pour produire un tel effet, même bi-distillé. Et le Professeur ignore la modération, en tout. Retenez pour 2014, ceci n'est qu'une autre de ses promesses. Sachant ce qu'elles deviennent à l'épreuve du temps.

 N'oubliez pas, finie la politique, c'est le temps de travailler. Autrement dit, pendant trois ans, le "président" ne travaillait pas parce qu'il faisait de la "politique", trop souvent à balles réelles face à de jeunes manifestants en majorité peulhs, désarmés. Et c'est donc bien lui qui passait son temps à mettre ses extrémistes ethniques à tous les postes, y compris les assassins militaires.

La vérité, c'est comme la vie, elle finit toujours par trouver un chemin pour sortir. Même de la bouche de la pire crapule.

Une confession qui appelle donc à revoir les définitions couramment admises de certains termes.

Thierno A DIALLO