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Question Africaguinee: Dans ses propos, le chef de l’Etat a aussi déclaré qu’il se préoccupait plus du devenir de la Guinée dans 40 ans que des questions électorales. Votre réaction ?
Sidya Touré : Ce sont des propos assez curieux. Dire que tout ce qu’il fait, c’est pour dans 40 ans...
Nous ce qu’on lui demande, il est élu pour une période de 5 ans, c’est de délivrer des résultats au cours des 5 ans. Des résultats palpables qui peuvent être appréciés par la majorité de nos concitoyens. Des résultats qui peuvent améliorer les conditions de vie difficiles que nous connaissons aujourd’hui. Faire reculer la pauvreté, voilà les questions qu’on pose. Mais, dans 40 ans, je ne crois pas qu’il soit chargé de cela. 40 ans, ce sont des perspectives. C’est un objectif à très long terme.
Aujourd’hui, les Guinéens ont un problème clair et net. C’est que nous n’avons pas suffisamment de nourriture, nous n’avons pas des conditions sanitaires réunies, nous n’avons pas d’assainissement, nous n’avons pas tout ce à quoi un citoyen africain à la fin de l’année 2014 peut prétendre. C’est de ça qu’il s’agit. Les élections, forcément qu’il va y avoir des élections. Elles se feront dans des conditions de transparence que nous avons indiquées. Si ce n’est pas le cas, bien sûr que cela pourrait entrainer des perturbations que nous avions connues auparavant.
Depuis quatre années, nous parlons de la même histoire. Dans tous les pays du monde, on devrait pouvoir finir sur cette question. On ne peut pas continuer de discuter des problèmes électoraux en permanence ; ça ne devrait pas être sujet de débats de la classe politique, du gouvernement, pendant quatre ans.
Ce gouvernement a été mis en place pour faire des résultats qui ont une implication directe sur la vie des citoyens. Le gouvernement ne peut pas faire du débat politique, un débat permanent dans toute sa mandature ! Donc, oui, nous n’avons pas fini avec ces questions, parce que c’est la volonté d’Alpha Condé de continuer à discuter de ces questions-là. Comme je l’ai dit, cela évite de poser des questions sur le bilan.
Le bilan, ce n’est pas les élections qui se sont mal passées, comme nous le savons en 2013. Le bilan, c’est : qu’a-t-on apporté de nouveau ? Qu’est-ce qui a changé positivement dans la vie des Guinéens ? Aujourd’hui, je crois que le gouvernement est incapable de répondre à ces questions.
Sidya Touré, Interview source