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 Alph-Danseur2

Il a été dit et écrit qu’il ne suffit pas de dire « Rupture » pour que cela soit. Les vieux démons ont la vie très dure. Mais au-delà de tout, l’opinion pensait que telle qu’annoncée durant la campagne électorale, Alpha CONDE allait faire de cette rupture par rapport aux pratiques de gestion du passé, son cheval de bataille et ceux, pour deux raisons principales :

 

1.Montrer à ses électeurs et aussi aux autres qu’il est un homme de parole ;

2.Profiter de sa longue expérience en dehors du système pour impulser et imposer une nouvelle orientation et un nouveau dynamisme au sommet de l’Etat.

Mais l’opinion constate un peu trop d’approximation dans les faits et les gestes du nouveau Président, comme s’il n’était pas préparé à cette nouvelle fonction. En effet, depuis son arrivée, des actes de maladresse se multiplient et dénotent d’un grand amateurisme en perspective dans la gestion des affaires publiques.

Nous sommes actuellement, comme du temps de El Dadis, dans un environnement de grandes annonces qui plaisent et qui donnent l’impression qu’une nouvelle Guinée est en marche. C’est comme cela que le Président du CNDD a annoncé des Audits et la restauration de l’autorité de l’Etat. La suite, on la connaît.

Il avait aussi été dit et écrit que c’est à l’annonce et à la publication de la structure du gouvernement et à celle des membres de ce gouvernement que le nouveau Président allait donner un sens à sa vision et à sa politique générale.

Mais depuis quelques jours, on assiste à des nominations, au sein de son cabinet, de cadres dont la présence ne donne aucune indication sur le plan d’une quelconque capacité à impulser une nouvelle dynamique dans les agissements futurs du Président de la République :

 

1.Le commun des guinéens attendait, avant toute chose, un Discours d’Investiture qui définirait clairement les grandes lignes de la politique générale que le nouveau Président va mettre en œuvre durant le quinquennat qui va suivre. A travers ce discours, Alpha CONDE est passé à côté ;

2.Avant le début des décrets, les spécialistes les mieux avertis s’attendaient d’abord et surtout à voir une Structure de Gouvernement pour mieux comprendre le sens, la vision et l’orientation que le nouveau Président veut donner à son mandat. A travers ces décrets « précipités », Alpha CONDE est passé à côté ;

3.Avant la nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Le nouveau Président a nommé ses proches collaborateurs qui ont rang de Ministres et cela, sans la publication de la structure du cabinet du Président de la République. C’est tout simplement un Gouvernement Parallèle qui commence à prendre forme comme du temps de Dadis entre Boubacar BARRY et Kabinet KOMARA ou du temps de KONATE entre Tibou CAMARA et Jean Marie DORE. La question est maintenant de savoir qui de FALL ou de FOFANA sera le vrai patron du Gouvernement. Tous ces Ministres à la Présidence siègeront-ils au même titre en Conseil de Ministre ? Si cela est le cas seront-ils soumis à l’autorité du PM ? Sinon, ce sera un gouvernement parallèle ;

4.Parlant de ces nominations à la Présidence de la République, il faut noter des incohérences, une lourdeur bureaucratique et des conflits de compétence qui vont certainement nuire à l’efficacité individuelle et collective de ces hommes et femmes du Président. En effet, nous avons :

 

a.Un Secrétaire Général à la Présidence (Louncény FALL) ;

b.Un Directeur de Cabinet à la Présidence (Mohamed DIANE) ;

c.Un Chef de Cabinet Civil à la Présidence (Kiridi BANGOURA)

 

En dehors du fait que ces trois cadres ont rang de Ministres, il est important de souligner que si FALL est le Patron, on ne peut pas nier la proximité des relations entre Alpha et Diané et il est aisé de savoir qui de ces deux cadres sera le plus proche du Président. Autre question, quelle sera la voie hiérarchique entre Kiridi et Diané ? On voit bien que sans une structure claire, la cacophonie sera au rendez très vite. A cette confusion des rôles et responsabilités, il faudrait ajouter la lourdeur bureaucratique dans le traitement des dossiers et donc les prises de décisions.

L’opinion se rend donc bien compte que les vielles habitudes reviennent au galop, et que sans structures formelles, des lettres de missions claires et des objectifs précis, le seul critère d’évaluation des actions des uns et des autres sera le rapport personnel que chacun aura avec le Président de la République.

 

La logique voudrait donc :

1.A l’investiture, un discours programme de politique générale pour donner une orientation des grands axes prioritaires des cinq prochaines années ;

2.La préparation et la présentation de la structure gouvernementale qui dessinerait l’organisation de la machine qui mènerait les actions pour une meilleure atteinte des objectifs ;

3.La préparation et la publication des objectifs et lettres de mission pour chaque poste ministériel, afin que les résultats à obtenir par chaque ministre ne soient que des résultats intermédiaires pour la réussite gouvernementale ;

4.L’identification d’un cadre pour mener à bien toutes les actions gouvernementales, avec pour équilibre à faire, la réalisation des promesses de campagne du Président et les contraintes liées à la gestion effective des affaires publiques ;

5.La définition avec le cadre identifié des domaines dits de souveraineté du Président de la République, afin de permettre à ce cadre, futur PM, de mieux cerner ses limites d’action ;

6.Le PM est nommé et il lui est demandé de proposer au Président de la République, un gouvernement dans les 48 à 72 heures ;

7.Le Président, en parfaite harmonie avec le PM, met ses hommes et ses femmes en place pour être ses plus proches collaborateurs à travers un cabinet dont la structure aura été définie au préalable.

Aucune de ces étapes n’ayant été respectée, du moins dans la transparence et c’est aussi cela la rupture annoncée, Alpha montre déjà qu’il n’a pas l’intention de faire ce qu’il a promis en matière de cassure avec les pratiques du passé et que, volontairement ou par incompétence, il n’a nullement l’intention de changer les vielles habitudes.

Il faut donc s’attendre, en toute vraisemblance, à la gestion certaine d’une cacophonie et de sérieux conflits de personnes et de compétences en perspective au sein d’abord du cabinet du Président et ensuite entre les deux structures, celle de Fall et l’autre de Fofana.

 

No Mister President, Guinea is not back YET!

Tag(s) : #Libre opinion
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