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Dans notre article "Guinée : rien n’est encore gagné !"du 01.02.2010, nous signalions que de source diplomatique, le premier travail du gouvernement de la transition doit être la reforme de la commission électorale indépendante, son président actuel, Ben Sékou Sylla n’inspirant plus confiance tant au niveau guinéen qu’international. De part la déclaration même d’un responsable européen, on peut comprendre que Sékou Ben Sylla est plutôt devenu un facteur de découragement pour ceux qui veulent aider financièrement la Guinée (Lire l’article au lien 1).

Franchement, si j’étais responsable d’une des institutions financières ou membre du Groupe de Contact, je n’aurais jamais débloqué un sous pour un pays qui ne veut jamais être sérieux, sur aucun plan ! Le maintien de Sékou Ben Sylla à la tête de la CENI ne relève que de l’hypocrisie, du copinage, de la corruption et de l’irresponsabilité générale des dirigeants et hommes politiques guinéens. Qu’on en juge par des informations ci-dessous !

D’après l’Union Européenne, son financement de la préparation des élections en Guinée s'est fait au travers d'un "Programme d'appui aux élections législatives 2007". Toutes les aides débloquées depuis lors ont-elles servi à quoi, Mister Ben ?

D’après les informations que nous avons reçues de l’UE, le programme en cours concerne principalement la phase de recensement des électeurs (au total 7,38 Million d’euros dont 500.000 euros pour le recensement des Guinéens de l'étranger). A noter que la Commission européenne est le plus gros contributeur, mais les autres donateurs indépendants sont l'Allemagne, la France, l'Espagne, le Royaume Uni, les USA et le Japon. Donc il y a certainement plus que les 500 000 euros de l’UE pour le recensement des Guinéens de l'étranger.

D’ailleurs, en plus des 15 milliards de francs guinéens décaissés par Dadis, les USA ont donné 2,5 millions de dollars US en 2009. La CENI recevait des financements depuis 2007 pour un travail qu’elle n’a jamais fait mais elle en demande toujours !

A la fin de sa réponse, notre interlocuteur européen précise :

« Pour la phase ultérieure, c'est à dire celle qui va de maintenant jusqu'aux élections, la Commission Européenne (UE) mobilisera des ressources supplémentaires. Le financement des élections n'est plus le problème à notre sens. »

A quoi joue donc Ben Sékou Sylla en voulant annuler la participation des Guinéens de l’extérieur aux élections alors qu’il a encaissé l’argent pour cela et les inclut également dans son dernier budget ?

Nous demandons l’application de l’article 26 de la loi portant création de la CENI qui dit que « La comptabilité de la CENI est soumise à un audit interne et externe sur ordre du Ministre des Finances ».

Cela ne relève que du devoir du ministre des finances, ce n’est nullement être contre la CENI ou Ben Sékou Sylla qui n’en est pas seul membre. Il suffit que ledit ministre soit patriote et sérieux ou qu’il soit sommé par le PM à faire son devoir. Jean Marie Doré qui a créé un ministère des audits a un exemple de dossier urgent à traiter devant lui.

Il semble que le Général Sékouba Konaté ait déclaré au Mali que les Guinéens de l’extérieur vont voter normalement. Ce qui est à son honneur mais il ne s’agit pas ici de corriger seulement la bêtise. Il faut éradiquer sa source qui est connue : Ben Sékou Sylla n’a plus à rester à la tête de cette institution déséquilibrée, corrompue et visiblement partiale.

 La chronologie des événements qui ont abouti à la volonté d’exclure les Guinéens de l’extérieur :

Samedi 13 février 2010

La CENI invite, par écrit accompagné d’une note technique, les Forces Vives à une rencontre le 18 février pour arrêter quelque chose sur la question de la participation des Guinéens de l’étranger et du chronogramme. 

Jeudi 18 février 2010

Les Forces Vives se retrouvent en plénière. La CENI prend part à la rencontre. Le RPG y est naturellement mais pas Alpha Condé en personne. Après discussion, ils se sont entendus sur la participation des Guinéens de l’extérieur en déclarant qu’un recensement complémentaire de ces derniers est indispensable :

« La nécessité de réussir une transition apaisée, inclusive et crédible milite pour le recensement de nos compatriotes résidant à l’étranger. Les arguments que vous avez avancés pour justifier la faiblesse du nombre des personnes enrôlées  à peine 57000, nous paraissent incomplets. » (Lire le complet sous l’article au lien 2).

Les termes de variante minimale, variante moyenne et variante maximale ne sont nullement de Bah Oury mais de toutes les FV, malheureusement, au cours de cette plénière !

 Vendredi 19 février, le soir

Ben Sékou Sylla qui avait certainement eu contact avec son leader Sidiya qui a dû parler avec Alpha Condé entre temps, revient à la charge et demande une nouvelle procédure pour valider les décisions auxquelles il a participées le jeudi et qu’il avait notées. Il appelle Bah Oury, le porte parole ad hoc des Forces Vives, et lui demande un écrit signé des Forces Vives sur les conclusions de la plénière du jeudi concernant la question des Guinéens de l’extérieur. 

Samedi 20 février 2010

Avant même de recevoir l’écrit demandé au porte-parole des FV, Ben Sékou Sylla fait savoir sa décision sur la BBC le matin :

« Les Guinéens de l’extérieur ne vont pas voter aux élections présidentielles. Ils pourront voter pendant les législatives ! »

(Vous pouvez lire les propos malveillants que Ben Sékou Sylla a tenus sur ses compatriotes qu’il appelle Guinéens de l’extérieur dans l’article du Dr Hassatou Baldé (Lien 3) ou sur Guineenews au lien 4 pour argumenter sa volonté d'exclure ces Guinéens.)

Le soir, au même jour, seul Bah Oury réagit à ces propos graves de Ben Sékou Sylla sur la BBC.

Du côté officiel, seul le ministre chargé des Guinéens de l’extérieur Lucien Guilao réagit mais de façon courageuse et sans démagogie :

« J’assimile cette sortie du Président de la CENI à de la discrimination pure et simple. La participation des Guinéens de l’extérieur est indispensable, les exclure serait injuste. Le rôle primordial qu’ils ont joué dans l’amorce de la transition en Guinée est dans l’esprit de tout un chacun et il est inacceptable de ne pas s’en souvenir. » 

Dimanche 21 février à Novotel, 10:30

Bah Oury vient avec le document des Forces Vives qui doit être remis à la CENI. Lounseny Fall qui est le premier responsable des FV doit cosigner le document. Bah Oury le lui soumet. Lounseny Fall lui apprend que Alpha Condé, Sidiya Touré, lui et d’autres se sont retrouvés au Novotel avant cette rencontre avec Bah Oury. Il lui dit que tous sont tombés d’accord qu’il faut écarter la question des Guinéens de l’extérieur pour ne pas entraver le chronogramme. « Il faut gagner en temps ! » selon eux.

Bah Oury se fâche et répond :

« Mais ce n’est pas sérieux ça ! Une réunion en catimini ne peut pas remettre en cause la décision d’une plénière des FV. Moi je prendrai mes responsabilités ! »

Il signe seul le document et le remet à la CENI.

A 14 h devant le Groupe de Contact, Lounseny Fall déclare :

« Par rapport aux Guinéens de l’extérieur, malgré la lutte qu’ils ont accomplie, leur participation aux recensements et aux élections présidentielles risquent de perturber le chronogramme. C’est la raison pour laquelle nous avons estimé qu’il faut mettre cette question de côté. Seul un seul parti (UFDG) pense le contraire. »

(Remarque importante :
Ces propos de Lounseny Fall (21 février à 14 h) sont les mêmes que ceux de Ben Sékou Sylla du 20 février sur la BBC, soit avant la réunion au Novotel de Alpha Condé, de Sidiya et de Fall. Le complot est indiscutable ici !)

Bah Oury menace que l’UFDG va se désolidariser voire quitter le Forum des FV si ces dernières ne respectent pas ce qui a été décidé en plénière et revenir sur ces déclarations au sujet du vote des Guinéens de l’extérieur.

Une médiation s’engage et l’on s’entend de tenir une plénière le mardi 23 février à 11 h sur cette question. Ce jour là, le groupe de Alpha Condé cède et se sent obligé de respecter finalement les décisions de la plénière du jeudi 18 février.

Le problème est-il fini ? Je dis non ! Il faut éradiquer la source du mal. Le processus de la nouvelle transition doit commencer par la création d’une nouvelle CENI, avec une personne neutre à sa tête. Cette erreur a été commise avec Jean Marie Doré. Il ne faut pas faire la même chose pour la CENI, surtout que Ben Sékou Sylla a prouvé son incompétence, sa partialité et son mépris pour les Guinéens de l’extérieur. La balle est dans le camp de Sékouba Konaté, du CNT, du gouvernement et des partis politiques, surtout l’UFDG qui est la principale cible de ces combines.

Ces élections doivent être libres, transparentes et crédibles. Les conditions de toute contestation sérieuse des résultats électoraux doivent être impérativement écartées dès maintenant.

 A notre cher ami Ibrahima Sory Makanera

Je lance ici un appel solennel au compatriote Ibrahima Sory Makanera qui a été particulièrement remarquable dans la lutte contre le CNDD et pour le changement démocratique en Guinée. Il ne doit pas écouter des forces négatives, ethno-stratèges et menteuses pour se faire discréditer aux yeux des Guinéens dont il a gagné l’estime. Il est mieux que ces leaders politiques qu’il veut défendre au pris de sa crédibilité.

Pour obtenir la confirmation des informations données par notre journaliste Lamine Soumah, j’ai personnellement pris contact avec des membres du Groupe de Contact et certains des FV (Lien 2).  Je demande à Monsieur Makanera, au cas où la logique et la raison qui s’imposent d’elles-mêmes dans cette affaire ne le convainquent pas, de demander à Sidiya Touré et à Lounseny Fall en personnes. Ils seront obligés de reconnaître les faits connus de toutes les forces vives aujourd’hui (partis et mouvement social).

L’argument selon lequel c’est pour respecter l’Accord de Ouagadougou du 15 janvier 2010, d'organiser les élections en 6 mois, qu’on voudrait exclure les Guinéens de l’extérieur ne tient pas débout. Non seulement le financement ne fait pas défaut mais la Guinée qui préparait ces élections depuis février 2009 a eu un délai supplémentaire de 6 mois à compter de la date de cet accord de Ouaga. La Guinée Bissau a organisé ses élections présidentielles et législatives en 3 mois, pas plus ! On n’est simplement ni sérieux ni de bonne foi en Guinée. Tant au sein du pouvoir que dans l’opposition qui se fait toujours piéger par ses propres manœuvres malhonnêtes ! L’annulation des législatives dans ce processus entièrement financé par la communauté internationale en est la preuve suffisante. C’est aussi notre faute, nous qui soutenons bêtement ces faux leaders.

 

SADIO BARRY

Liens recommandés :

1 - http://www.guineepresse.info/index.php?aid=5030

2 - http://www.guineepresse.info/index.php?id=10,5174,0,0,1,0)

3 - http://www.guineepresse.info/index.php?id=14,5202,0,0,1,0

4 - http://www.guineenews.org/articles/?num=201022093115



Tag(s) : #Libre opinion
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