Guinée: procès des accusés du prétendu attentat du 19.07.2011 Williams Fernandez: le procureur général narcotrafiquant

Plus d’un guinéen a été surpris du retour de Williams Fernandez comme avocat général du parquet de Conakry.

En effet, le 24 juillet 2011, suite à la lecture de la longue liste des chefs d’accusations

(association de malfaiteurs, attentat contre la sûreté de l’État, assassinat sur la personne d’un des gardes du corps du président de la République, tentative d’assassinat du chef de l’État, détention illégale d’armes de guerres et de munitions, détention et consommation de drogue, destructions d’édifices et de biens mobiliers, et complicité)

formulés par l’homme qui joue au procureur de la république contre des présumés assaillants dont Alpha Condé a nommément cité les soi-disant responsables le jour dudit attentat avant toute ouverture d’enquête (Lire), un certain Karamoko, ancien collègue de service de W. Fernandez, écrit dans les commentaires sur GuineePresse.info:

« Le dernier décret de nomination des magistrats est une illustration des préparatifs du faux complot par Alpha Condé. Tout le monde avait vu ce Fernandez Williams magistrat avocat général reconnaitre devant Dadis avoir vendu de la drogue ou facilité le transport et la vente de drogue. Nous voyons ce même magistrat nous parler de la saisie de drogue; d'armes et l'application de la loi ? A vous de juger » (Lire).

Le 26 février 2009, quand W. Fernandez a été appelé à s’expliquer sur ses activités de magistrat narcotrafiquant, il dira que c’est le fils du président Conté, Ansou, qui a fait pression sur lui et que c’est le Ministre Bashir Touré qui lui a intimé de prendre la décision illégale et dangereuse pour le pays de blanchir et de libérer les narcotrafiquants, y compris 6 Latino-américains, pris avec des conteneurs de cocaïnes, faux passeports et des armes de guerre dans la capitale guinéenne. Il dira que le ministre l’a appelé depuis le conseil des ministres pour lui dire de convoquer l’audience et faire ce qu’il lui a dit (blanchir et libérer les narcotrafiquants) et rendre compte à la fin du conseil des ministres, avant d’ajouter :

« Généralement, on me reproche, on reproche toute la justice d’être laxiste, d’être lente ! »

Le substitut du procureur général W. Fernandez travaillait avec une équipe de bérets rouges et de Latino-Américains qui débarquaient de la cocaïne en Guinée par des vols spéciaux. Ces cargos de cocaïne atterrissaient aux aéroports de Conakry, de Boké et de Faranah. Ainsi, on apprendra lors de son audition que le seul aéroport de Conakry enregistra 13 avions de cocaïne entre le 19 novembre 2006 et le 10 avril 2007 soit en 6 mois !

W. Fernandez protégeait les criminels narcotrafiquants en blanchissant ceux qu'on arrête, s’occupait des documents administratifs légalisant les débarquements et l’écoulement de la marchandise dans le pays, les militaires assuraient le transport. 

Le narco-magistrat avait dénoncé le fils et la garde du président Conté à la TV nationale pour justifier son acte antirépublicain et indigne d’un homme de droit et responsable de justice. Cependant, il était un grand ami à l’autre fils de Conté, Ousmane Conté, et aux bérets rouges qui rentraient et sortaient régulièrement dans son bureau au temps du président Conté.

A l’époque W. Fernandez se faisait passer pour un soussou et à des occasions données, il demandait à des magistrats de le soutenir contre le « réseau malinké » dans l’appareil judiciaire selon le terme qu’il utilisait. Aujourd’hui, il se montre plus proches des malinkés et plus zélé contre les Peuls qu’Alpha Condé lui-même !

Selon l’article 109 de la Constitution de 2010 repris de l’article 81 de la Constitution de 1990 :

« Les Magistrats ne sont soumis, dans l'exercice de leurs fonctions, qu'à l'autorité de la loi. Les Magistrats du siège sont inamovibles dans les conditions déterminées par la loi ».

Williams Fernandez a fait quoi de ces textes sacrés dont il a la charge de défendre, appliquer et faire respecter pour que l’Etat de droit ne soit pas qu’un vain mot en Guinée ?
Cet homme a-t-il vraiment la moralité de servir dans la fonction publique à plus forte raison dans le système judiciaire guinéen qui devrait impérativement bénéficier du respect et de la considération des citoyens ?

Dans la quatrième partie de l'audition d'AOB (Voir vidéo), l’accusé s'est énervé lorsque son avocat lui a parlé de la drogue. AOB a dit qu'il n'acceptera jamais que "des gens que Dadis avait démasqué dans l’affaire de drogue l’accusent d'être drogué".

En effet, sur la vidéo à ce lien, vous verrez ce Williams Fernandez cité en tant qu’accusé narcotrafiquant N°5. Lire également cet autre lien!

Williams Fernandez a participé au trafic de drogue dans son pays sous le régime du président Conté. Il a blanchi et fait libérer des criminels étrangers armés (Latino-Américains).

C’est seulement en Guinée d’Alpha Condé qu’un tel homme qui représente la corruption, l’indignité et la trahison de sa patrie peut exercer le métier d’avocat, après ses propres confessions lors du journal du 26 février 2009 !

Le samedi 16 avril 2011 au palais du peuple, le président Alpha Condé affirme publiquement:

« L’État n’importera pas de riz. ... Les commerçants peuvent revendre et distribuer le riz aux populations à condition qu’ils ne fassent pas de trafic de drogue ni de faux billets » (Lire).

Lorsque Macky Sall était dans l’opposition, il avait promis de lutter contre la corruption et rétablir l’Etat de droit au Sénégal. Elu, il a tout de suite engagé des experts indépendants pour faire la lumière sur tous les crimes commis au Sénégal et de traduire leurs auteurs en justice.

A l’opposé, Alpha Condé a ramené tous les criminels de l’Etat sous le régime de Conté, y compris les narcotrafiquants qui attendaient d’être jugés. Parmi eux:

Mohamed Victor Traoré (commissaire de police), Elhadj Bakary Termite Mara (commissaire de police), Sékou Mohamed Bangoura (Directeur Général de la police nationale), Mohamed Mansare (Directeur de la sûreté), Williams Fernandez (Substitut du procureur de la république), Mamadou Bo Keita (l’ancien ministre de l’intérieur et de la sécurité, proche de Lansana Kouyaté), tous les officiers et responsables de police et de gendarmerie démasqués narcotrafiquants par le CNDD et qui ont reconnu les faits en se confessant devant la télévision nationale.

Il faudrait surtout noter que parmi les accusés que Dadis a révélé au public il y avait même des membres du CNDD car l’enquête a été menée sans restriction ni protection de personne.

Bakary Termite Mara fera des révélations effrayantes, qui discréditent tout le corps de police, en expliquant qu’après une saisie de plus de 345 kilos de cocaïne, les policiers se sont servi eux-mêmes en partageant tout entre eux, tellement notre pays avait atteint un niveau inquiétant. Il dira également qu’il avait fait arrêter beaucoup de narcotrafiquants en informant les autorités judiciaires mais qui n’ont pas voulu faire déférer ces derniers.

Dans ses explications, l’ex Ministre de l’intérieur Bo Keita aussi révélera que lorsqu’il a été informé de la saisie d’une quantité de drogue avec 150 000 dollars, qu’il a ordonné qu’on lui apporte l’argent dans son bureau. Il précisera avoir posé le problème en conseil des ministres et que le PM Lansana Kouyaté donna l’ordre de verser l’argent de la drogue directement au trésor public. Ce n’est pas tout: avant ce versement au trésor public, le Ministre des finances de l’époque, Ousmane Doré, viendra voir Bo Keita au sortir du conseil des ministres pour lui demander de lui donner 10 000 dollars du montant pour qu’il complète les per-diem des membres du gouvernement qui devraient se rendre le lendemain dans un forum économique à Paris. Ainsi, les policiers se sont partagé la poudre, les membres du gouvernement se sont partagé l’argent !

Ni le PM Lansana Kouyaté ni le Ministre de l’intérieur Bo Keita ni aucun autre membre du gouvernement de Kouyaté (qui devrait constituer le changement et la responsabilité en Guinée, après le soulèvement de janvier/février 2007) ne s’intéressa à la présence d’étrangers narcotrafiquants avec des passeports guinéens et armes de guerre dans le pays. C’est seulement l’argent qui les a intéressés !

Par ces hommes et la mafia qu’ils ont constituée, les institutions qui constituent l’âme et le corps de l’Etat guinéen, à savoir l’armée, la gendarmerie, la police et la justice sont indéniablement pourries.

Comment s’étonner donc que notre pays tombe si bas ? Nous n’avons jamais eu de dirigeants sérieux en Guinée. Le narcotrafiquant n’est pas celui qui consomme la drogue mais l’argent de la drogue. Aucun membre du gouvernement n’a eu le réflexe de faire cette remarque ?!

Il est peu probable que ceux qui ont été Ministres ou Députés en Guinée de 2000 à 2008 n'aient pas été informés ou complices des narcotrafiquants en Guinée. Même si un de ces responsables n'avait pas le courage ou le pouvoir d'agir contre ce fléau destructeur certain de notre nation, il pouvait utiliser l'anonymat pour dénoncer les acteurs et informer l'opinion publique pour freiner ou ralentir au moins la propagation du mal dans le pays. Cela n'a pas été le cas. La plupart de ces personnes sont donc coupables de haute trahison de leur patrie, la Guinée. Ils doivent donc tous être mis en examen en Guinée si nous voulons que ce pays se normalise. Cet assainissement administratif est nécessaire et pas impossible. Cela s’est passé en Roumanie comme en Tunisie.

W. Fernandez devait être jugé et condamné. La procédure était en cours et il avait choisi maître Traoré, un des avocats des accusés actuels, pour le défendre. C’est le départ de Dadis et l’arrivée du réseau d’Alpha Condé au pouvoir (Sékouba Konaté et Jean Marie Doré) qui a mis fin au processus du jugement des narcotrafiquants en Guinée en ramenant tous les hauts cadres narcotrafiquants en fonction et à son service.

Quant à l'ancien et actuel ministre d’Etat à la présidence, François Louncény Fall, il avait impliqué même son épouse dans le trafic de drogue. Lui-même il sera arrêté et mis en prison pour les mêmes raisons en Europe. Il s’en tirera avec l’aide de l’Eglise et en mettant toute la charge sur son épouse qui a fait la prison à sa place.

Toute l’équipe de Lansana Kouyaté et tous les cadres impliqués dans ce scandale devraient être jugés, sanctionnés et définitivement rayés de l’administration guinéenne pour que notre pays puisse avoir la chance de devenir un Etat normal. Mais avec Alpha Condé, Williams Fernandez est ramené à la fonction de l’avocat général du parquet de Conakry. Bo Keita a été récemment nommé Secrétaire Général du Ministère de la sécurité, Lansana Kouyaté attend d’être député voire Premier ministre ou Président de l’Assemblée nationale !

Aucun Homme sérieux et conscient, aucun patriote, qui aime sa patrie, ne peut aider ces personnes à se maintenir ou à revenir au pouvoir dans son pays !

Chers compatriotes, vous comprendrez qu’avec Williams Fernandez comme procureur, on ne peut pas s’attendre à un procès équitable pour les accusés du prétendu attentat du 19 juillet 2011.

Troisième partie:
Anéantir les Peuls en Guinée: projet planifié de longue date par Alpha Condé

SADIO BARRY
Administrateur de GuineePresse.info

Lire la première partie : A- Les audiences