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La délégation de la junte militaire est arrivée très tard, lundi dans la nuit, par un vol spécial affrété par le gouvernement burkinabé. D’une vingtaine de personnes, elle comprend cinq membres du CNDD (le Conseil national pour la démocratie et le développement) et dix ministres, conseillers du capitaine Moussa Dadis Camara ainsi qu’un membre du bloc des forces patriotiques qui soutient le pouvoir.

La délégation est conduite par Moussa Keita, ministre et secrétaire permanent du CNDD et fraîchement promu colonel. « Nous ne sommes pas venus pour défendre une position, nous sommes venus pour défendre la paix, rechercher des solutions qui puissent vraiment déboucher à la paix, à la concorde dans notre pays », a déclaré Moussa Keita. « Nous sommes venus pour défendre la vérité, la justice et la démocratie. Nous sommes venus aussi pour défendre le maintien du CNDD et de son président ».

La semaine dernière, les forces vives, qui réclament le départ de la junte, avaient proposé au médiateur Blaise Compaoré la création d’un Conseil national de transition ainsi que la formation d’un nouveau gouvernement pour conduire une transition de six mois. Et tout cela pour aboutir à une élection présidentielle à laquelle ne doit prendre part ni le chef de la junte, ni aucun membre du CNDD.

Sherif Idriss, conseilller de Dadis Camara

Nous allons vers une nouvelle transition guinéenne (...) mais il n'est pas question de dire qu'il faut écarter l'armée et le CNDD.

 

La junte au pouvoir en Guinée va négocier avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, la mise en place d'un "gouvernement d'ouverture" mais cette proposition a déjà été rejetée par l'opposition qui exige le départ des putschistes.

"Nous l'avons déjà dit, et nous allons le dire (au médiateur), nous allons demander un gouvernement d'ouverture, afin que chacun vienne apporter sa pierre pour trouver une solution adéquate aux problèmes guinéens", a déclaré Idrissa Chérif, conseiller du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.

Interrogé sur des informations faisant état d'un éventuel "exil" du capitaine putschiste dans un pays d'Afrique de l'Ouest dans le cadre d'une période de transition, M. Chérif a répondu: "C'est seulement dans la tête de ceux qui le pensent".


"Il faut être réaliste et voir les choses en face. Ils (les opposants, ndlr) n'ont aucun moyen technique pour faire partir l'armée du pouvoir", a-t-il affirmé.

 

"C'est l'armée qui a mis le capitaine (Moussa) Dadis (Camara) au pouvoir, quels pouvoirs ils (les opposants) ont-ils pour l'enlever?", s'est-il interrogé.

 

M. Chérif fait partie d'une délégation de 26 représentants de la junte venus rencontrer à Ouagadougou M. Compaoré qui tente de sortir la Guinée de la grave crise dans laquelle elle est plongée depuis le massacre de plus de 150 opposants, selon l'ONU, le 28 septembre à Conakry.

 

La délégation est conduite par le ministre-secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte), le colonel Moussa Kéïta.

Mardi soir, M. Compaoré débutera ses entretiens avec les délégués de la junte dans une salle de conférences du palais présidentiel.

 

"Comme il l'avait fait avec l'opposition. Il leur demandera de lui faire des propositions concrètes, par écrit, sur leur vision de la sortie de crise" en Guinée, a indiqué un conseiller de M. Compaoré.

 

Le 4 novembre, les Forces vives de Guinée (opposition, syndicats et société civile) avaient remis un mémorandum à M. Compaoré.

 

Elles réclamaient le départ du pouvoir du capitaine Camara, la dissolution du CNDD et la mise en place d'un Conseil national de transition chargé d'organiser l'élection présidentielle dans un délai de six mois.

 

Et mardi, l'opposition a une nouvelle fois rejeté toute participation à un gouvernement d'union nationale avec la junte.

 

"Nous rejetons systématiquement un gouvernement d'union ou d'ouverture", a indiqué l'opposant Alpha Condé, président du Rassemblement du peuple (RPG) de Guinée), l'un des principaux partis d'opposition.

 

"Nous demandons purement et simplement le départ du capitaine Dadis et la dissolution du CNDD", a-t-il ajouté.

 

"Il est hors de question de gouverner ce pays avec des génocidaires", a pour sa part indiqué Amadou Oury Bah, vice-président de l'UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo.

 

"Nous l'avons déjà signifié au médiateur de la Cédéao qui, nous l'espérons, se conformera à la feuille de route de la communauté internationale, à savoir que le capitaine Dadis doit céder le pouvoir", a-t-il poursuivi.

 

"Si nous n'avons pas les moyens techniques pour faire partir l'armée du pouvoir, nous disposons de moyens diplomatiques pour le faire", a renchéri Jean-Maris Doré, dirigeant de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG) et porte-parole des Forces vives.

Tag(s) : #Actualité
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