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Quand on a souffert, on savoure encore plus la victoire. En pleurs sur sa chaise après son cinquième titre à Roland-Garros et son succès (6-4, 6-2, 6-4 en 2h18') contre Robin Söderling, Rafael Nadal se souvient... L'an dernier, il ne fait pas partie de la fête et ses genoux grincent comme jamais. L'an dernier, il perd en huitièmes de finale de son tournoi fétiche contre... Robin Söderling. Après sa défaite, il ne dit rien sur ses douleurs physiques. Chez ce monsieur, l'excuse est un aveu de faiblesse et une faute de goût. Il ravale sa peine et attend son jour. Ce dimanche 6 juin, l'heure sonne. Ce n'est pas une revanche. Il veut juste reprendre sa belle histoire où elle a commencé. 

Comme en 2008, il gagne sans perdre un set du tournoi. Comme en 2008, il apparaît invulnérable. Comme en 2008, il sape le moral et le physique de son adversaire. Mais ses failles de l'an dernier le rendent (un peu) fébrile. Un champion n'oublie jamais. Pendant les premiers jeux, il commet quelques fautes et le Suédois s'offre la première balle de break à 2-1. Il ne le sait pas encore, mais cette première occasion manquée sur une faute de revers prélude de la suite... C'est comme un jour nuageux sur la plage, vous pensez être à l'abri du soleil et le soir, vous brûlez. Robin Söderling s'offre huit balles de break dans le match, il n'en convertit aucune. Après une occasion, vous positivez. Après trois occasions, vous réfléchissez. Après huit occasions manquées, vous sombrez...

Nadal, simplement trop fort

Dans la tête comme dans le jeu, Rafael Nadal use. Sur toutes ses frappes de mammouth, le Suédois voit un petit bonhomme vert se débattre et couvrir un terrain monumental. En défense, Rafael Nadal est un extraterrestre. Il ne fait pas que renvoyer, il bouscule, dérange avec ses variations de trajectoires, de rythme et d'effets et finit par porter l'estocade. Le 7e mondial force de plus en plus, le nouveau numéro 1 mondial lui fait toujours jouer le coup de trop. Au-delà des fautes directes (45 pour Söderling), il use physiquement son adversaire. Son service perd de sa précision et de la vitesse (56% et 7 aces) et son jeu décline. 

C'est le chasseur chassé. Le Majorquin se montre plus efficace au service que le Suédois, plus entreprenant, plus complet et surtout plus intelligent tactiquement. Il ne joue pas qu'avec son physique, il joue beaucoup avec sa tête. Il sait que Robin Söderling n'aime pas les variations et souffre en retours de revers. Il l'écoeure. Il sait qu'un puncheur n'aime pas le combat au corps. Il l'entraîne dans sa filière et le Suédois s'embourbe. Pour son septième titre du grand Chelem à seulement 24 ans, Rafael Nadal n'a rien oublié. Même pas d'aller saluer la reine d'Espagne et de parler en français au public. Quand il s'écroule sur le dos sur la terre battue de Roland-Garros et se tient le visage dans les mains, les images défilent. Ce n'est pas un simple titre comme le score le laisse paraître. L'Espagnol connaît bien la valeur de son nouvel exploit. La Coupe des Mousquetaires lui a tellement manqué.

Sophie DORGAN, à Roland-Garros

Tag(s) : #Sport
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