Tentative d'assassinat des leaders politiques : trop c'est trop !

Tout Guinéen épris de paix et de justice doit être abasourdi par la tentative d'assassinat des leaders politiques. Après avoir vu le film des événements, nous constatons avec beaucoup de tristesse et de regrets, le recul incroyable que connait actuellement la Guinée en termes de démocratie et de respect des droits humains. Les événements nous dépassent.

Comment peut-on lancer des gaz lacrymogènes dans les domiciles des opposants politiques ?

Comment peut-on leur barrer la route ?

Comment peut-on les séquestrer ?

Comment peut-on les pourchasser ?

Comment peut-on leur tirer dessus à balles réelles ?

C’est du jamais vu, c’est la première fois qu’on s’attaque à l’intégrité physique des opposants politiques dans un régime qui se veut démocratique et avec un président de transition « élu ».

Les leaders politiques doivent intensifier leur unité, le combat en faveur de l’instauration de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Personne ne peut les en empêcher.

Pourquoi Alpha Condé opte-t-il pour la violence et l’humiliation des Guinéens ? La violence appelle la violence. Cette interdiction des manifestations est illégale, anticonstitutionnelle (article 3 de la constitution) et impopulaire.

Nous sommes convaincus qu’il est possible de construire en Guinée une société de liberté, de justice et d’égalité. Encore une fois ici, nous exprimons notre désaccord avec le pouvoir, face à cette logique d’interdiction générale et absolue des manifestations politiques.

Pourquoi tant de haine ?

La démocratie ce n’est pas une lutte par les armes, mais plutôt un combat qui prend en compte la diversité des idées et des opinions... dans le respect de la loi.

Nous demandons au président de la transition « élu » de garantir et de protéger les manifestants. C’est ce que prescrit la constitution. Nous lui disons que s’il y a la justice et l’égalité, il n’aura plus besoin de se montrer avec des imams ou des hommes d’église, pour les soudoyer et faire la mamaya.

Sans une société de liberté, de justice et d’égalité, il n’y aura pas de paix, ni de développement.

Nous appelons le président de la transition « élu » à faire preuve de responsabilité, à ne pas monter les Guinéens les uns contre les autres. Nous lui demandons :

que justice soit faite ;

que tous les auteurs de violences et les commanditaires, de Zogota à Conakry, de Yomou à Koundara, du sud au nord, soient sanctionnés conformément à la loi ;

Que justice soit rendue à toutes les victimes de ces violences ;

la libération de tous les détenus d’opinion, quelles que soient leurs appartenances politiques.

Ceux qui usent de la force, de la provocation, de la violence et de l’intimidation des instruments politiques, se trompent devant l’avenir.

Un dernier message au président de la transition « élu » est de lui dire « Réveillez-vous de votre sommeil, si vous voulez finir votre mandat par la grande porte ! ».

Nous appelons toutes les sœurs guinéennes, où qu’elles se trouvent dans le monde, à œuvrer, afin de faire comprendre au président de la transition « élu », que s’il veut finir son mandat, l’opposition doit exister, car elle est légale et républicaine. Il n’y a pas de démocratie, sans opposition et le développement passe par la paix.

Face cette situation politique, je prie le Bon Dieu de nous donner un président de tous les Guinéens, qui aime la Guinée, qui respecte la constitution, qu’il soit forestier, malinké, peul ou soussou.

Nous croyons que ce n’est pas trop lui demander de l’être, même si nous savons aussi que ce sera difficile. Mais dans ce cas, la seule option possible est de retourner d’où il vient.

Adjidjatou Barry Baud
Citoyenne guinéenne