Chronique livres: "Gagner à en mourir"de Pierre Louis Basse

Un livre qui devrait intéresser nos compatriotes guinéens opprimés par des régimes  successifs, civils ou militaires, mais toujours amoureux du Football, un exutoire, une catharsis, une épuration des passions à travers le ballon rond. Cet ouvrage traite à la fois de la dignité et du sport, dans un mélange rarement aussi réussi. Pour parler cuisine, "la mayonnaise prend", bien que la situation décrite agisse plutôt comme un coupe-faim.

Un texte, un extrait court mais percutant que nous vous invitons à lire. Nous en avons pris connaissance en parcourant  une chronique livre de Bernard Pivot. L'homme, vous l'avez connu avec son émission "planétaire", Apostrophes; il ya passé à sa moulinette très mesurée de fameux écrivains. Au poinrt qu'à une certaine époque, c'était un passage obligé vers la reconnaissance. Comme le Guinéo-ivoirien Kourouma du Soleil des indépendances. Que son auguste âme repose en paix.

 D'autres le connaissent à travers ses célèbres dictées. Le Gypaète barbu, gypaetus barbatus, cela doit vous dire quelque chose…

Gagner à en mourir, c'est donc le titre de l'ouvrage de Pierre-Louis Basse, paru aux éditions Laffont, et que nous décortique le célèbre présentateur et membre del' académie Goncourt.

Un petit passage ci-dessous:

[..]Pour un match historique mais aux oubliettes, "invisible". Parce que sans photos, sans commentaires. Qui eut lieu le 9 août 1942. Et qui opposa – à la demande des nazis, il faut bien se divertir pendant la guerre – les Ukrainiens du FC Start, pas entraînés, mal nourris, à une sélection de militaires allemands en pleine forme. Ceux-ci avaient perdu le match aller. Impossible qu’ils soient encore humiliés, à Kiev, au retour. La mansuétude des occupants a des limites. Le marché est très clair : la défaite ou la mort. Est-ce que dans ces conditions vous allez avoir le courage, la folie, le mauvais goût de marquer des buts? Eh bien, oui, cinq au total. Contre trois aux nazis. Titre du livre : Gagner à en mourir.[..] (1)

Ce que sont devenus ces héros de quelques instants, des héros pour toujours, vous le devinez sans peine, mais avec gêne, c'est normal, humain. Les nazis, ces produits des travers d'une certaine époque, de certaines philosophies hélas pas toujours mortes, ne pouvaient pas accepter de perdre. C'est pourquoi ils ont perdu la guerre. Mais cela, c'est une autre histoire. Mais une histoire qui nous intéresse. Alpha Condé aujourd'hui conduit le même genre de politique qui dérive vers les extrêmes, contre une partie de la population guinéenne. Le monde se réveillera t-il à temps?

Ceci, je l'espère, vous incitera à lire le livre. Parcequ'exemplaire de ce que peuvent faire des hommes auquels ont a cru tout enlever. Même et surtout l'espoir. Car la vraie dignité, on meurt avec.

Thierno A DIALLO

 http://www.lejdd.fr/Chroniques/Bernard-Pivot/Perdre-un-match-ou-la-vie-516262/