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J’étais en France du 22 aout au 29 septembre 2010 en mission de l’OGDH.

Le 29 septembre 2010 je suis rentré à Conakry. C’est à 18heures 20 que l’avion d’air France s’est posée à l’aéroport. Après une longue attente pour la récupération de mes bagages, j’ai constaté qu’une de mes valises était introuvable. Je me suis rendu au « litige bagages » pour signaler la perte de la valise ou un reçu de perte m’a été délivré.

A ma sortie, mon fils Thierno Mamadou Bailo Bah et un de ses amis m’attendaient. Ils m’ont accueilli et ont porté les bagages que j’avais et nous avons pris la direction du garage des taxis ou étaient arrêtés plusieurs cambistes (échangeurs de monnaie).j’ai voulu échanger 10 euros. Après avoir demandé un de mes parents cambiste qui a l’habitude de d’échanger mes devises, un d’entre eux (l’indicateur) a répondu que ce dernier est rentré chez lui ; c’est alors que je lui ai demandé de m’échanger 10 euros. Il me dit que l’euro est à 7000 francs guinnéens.je l’ai reproché de n’être pas un homme sérieux.

Afrique Ouest 1

Cela a suffit pour lui pour m’adresser de sales paroles ; alors j’ai réagi en lui infligeant une gifle. Lui aussi a tenté vainement  de me gifler, il a proféré des injures. Mon fils étant présent et ayant entendu ces paroles vexantes, il a réagi en lui donnant un coup de point au visage et il a saigné. Les gendarmes étaient préparés sont sortis de l’ombre pour nous arrêter mon fils et moi. J’ai envoyé la victime à l’hôpital pour les premiers soins. Tout ceci s’est déroulé entre 20heures et 23heures 45.

Après l’hôpital ou la victime, Mr Ibrahima Khalil Bah a reçu les premiers soins, nous nous sommes rendus à la Brigade de gendarmerie de l’aéroport ou était retenu mon fils. A notre arrivée, nous avons trouvé la le commandant Cédé Loua. Mon fils avait déjà subi un interrogatoire. Ainsi, ils ont interrogé la victime qui pendant sa déclaration a dit avoir perdu lors de la bagarre une somme de 800 dollars US. Mais lorsqu’on lui a demandé de jurer sur le saint Coran, il s’est recontacté, ce qui veut dire qu’il n’avait pas perdu de l’argent.

Cependant, le commandant a envoyé un de ses adjoints (un magi) pour me demander de déposer les 800 dollars et mon passeport. J’ai réagi en lui demandant  « ou vais-je lui chier 800 dollars un pauvre salarié que je suis ». C’est ainsi qu’après beaucoup de discutions  que mon passeport a été confisqué et on m’a fait signer un acte pour que mon fils soit mis à ma disposition et qu’il puisse se présenter tous les matins à 8heures à la brigade.

Ainsi, du 29 septembre au 5 octobre, la victime a été soignée jusqu’à la guérison. Mais, on continuait toujours à me harceler. Le 5 octobre, au soir, je suis rendu au village ou j’avais eu des décès, pour présenter les condoléances et je suis revenu le 9 octobre.

Avant mon départ pour le village (à Télémélé), un autre acte m’a été soumis, celui mettant à ma disposition mon fils mais cette fois pour se présenter à la brigade chaque fois qu’ils auront besoin de lui.

Le jeudi 14 septembre 2010, j’ai eu un appel téléphonique de monsieur le commandant adjoint me demandant de me présenter à la brigade le même jour à 16heures. Je suis venu effectivement à cette heure là. J’ai demandé après lui, et on me dit qu’il n’est pas arrivé. Mais j’ai constaté que pendant ce temps, le commandant adjoint était en discutions avec certains de ses collègues dans son bureau. Ils parlaient de l’interview que j’ai accordée à France 24 et de mon intervention à la conférence organisée à l’occasion du premier anniversaire des événements du 28 septembre2009.

J’ai été informé que le commandant adjoint est arrivé. Alors je me suis rendu à son bureau. Je le salue et me met à sa disposition. Il dit que nous allons attendre la victime, monsieur Ibrahima Khalil Bah. Et ce dernier n’est arrivé dans les lieux qu’a 17 heures 35.

Le commandant  nous nous fait comprendre que son chef lui aurait confié l’affaire et que désormais c’est lui qui est le maitre d’œuvre de cette affaire. Au cours de nos discutions, la victime n’était pas du tout coopérative. C’est ainsi que faute de nous comprendre, j’ai demandé qu’on transfert à la justice. Nous nous sommes quittés sur ces mots.

J’ai quitté les bureaux vers 21heures 15.

Au moment de sortir de l’enceinte de l’aéroport, j’ai été rejoint par un jeune gendarme qui me dit citation « papa, je vous conseille de vous mettre à l’abri. Si vous avez ou vous cacher, allez-y. si vous pouvez faire les 24 heures quittez le pays, c’est mieux pour vous » fin de citation. J’ai répondu en lui disant merci, merci beaucoup.

C’est ainsi que j’ai pris la décision de quitter le pays nuitamment en compagnie de mon fils,  Thierno Mamadou Bailo Bah. Nous avons quitté Conakry le même jour la nuit pour aller à Tanéné dans la préfecture de Boffa pour mettre à l’abri ou un taxi est venu nous prendre le lendemain vers 11heures 40 mn. La réservation a été effectuée par mon épouse le vendredi 15 septembre 2010 très tôt le matin.

Fait à Dakar le 19 octobre 2010

Déclaration  de  Souleymane BAH

Chargé de l’organisation de l’OGDH

Président du Coalition guinéenne des Défenseurs des Droits de l’Homme 

Tag(s) : #Libre opinion
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