Une Mamaya en chasse l'autre, c'est habituel. Pour ceux qui en doutent, juste souvenez-vous et jugez de la sincérité des comités de soutien à Dadis, y compris les "Dadis ou la mort" de Moussa Keita et son groupe, de ceux qui voulaient aussi mourir pour Konaté. Sont-ils différents de ceux qui aujourd'hui jurent de vouloir mourir pour le Professeur et tutti quanti.
Qui sont-ils?
Après les agitations inutiles autour du crime de Zoghota, voici venue celle des communiqués en tous genres invitant les soi-disant fils de Guinée à fêter le 54ème anniversaire de notre " indépendance". Même l'ambassade d'Alpha Condé à Washington y va de son petit couplet, tous frais payés. Miraculeusement, ils trouvent des fonds à gaspiller pour ces agapes maudites.
Patriotes, oubliez votre histoire, les morts, le Camp Boiro, les égorgés de Siguiri, Nzérékoré, du Stade du 28 septembre, Zakariaou le martyr, mais allez fêter avec les assassins auteurs de la fable des "empoisonnement du RPG" et du "Coup d'Etat anti-professeur" votre bienheureuse indépendance.
Mais une simple question de départ, avons-nous jamais été indépendants, et de qui? car il est difficile de voir une quelconque indépendance dans la politique de la main tendue actuellement à l'Occident en général et à la France en particulier. Ceci après avoir choisi en 1958 "la pauvreté dans la liberté"..etc et une ribambelle de phrases aussi grandioses que vides de sens. Le résultat est que si nous sommes formellement indépendants(le "nous" se rapportant plutôt à Sékou Touré et ses tueurs liberticides) , cela a été pour remettre le pays pieds et poings liés à l'une des plus féroces dictatures socialo-communiste ethnique, dans notre cas malinké, qu'ait connu le continent. Répondez très simplement aux questions suivantes:
-les "guinéens" sont-ils mieux soignés aujourd'hui qu'en 1958?
-Sont-ils mieux logés de nos jours qu'au départ des français ?
-Sont-ils mieux nourris aujourd'hui?
-Sont-ils mieux éclairés aujourd'hui?
-Sont-ils plus en sécurité aujourd'hui?
-Ont-il une meilleure démocratie de nos jours?
-Ce pays est-il à égalité à eux?
-Par-dessus tout, sont-ils plus heureux?
Qu'ont-ils fait de cette indépendance à part les interminables défilés à la Gloire du Responsable suprême naguère et aujourd'hui du tout-puissant inculte Professeur, les procès politiques suivis de pendaisons dites populaires et révolutionnaires d'hier et les procès écrits d'avance aujourd'hui?
Où est le changement?
Des questions dont les réponses honnêtes montrent qu'il n'y a absolument aucune raison de se réjouir aux anniversaires de la prise du pouvoir par notre plus grand commun diviseur, Sékou , le PDG et son clan, le mystère de la Trinité à la guinéenne.
L'effrayante réalité de nos jours est que ce pays fait de morceaux épars rassemblés par la France a fait au moins fausse route en choisissant l'indépendance avec Sékou . Au moins nous n'aurions pas subit une dictature pire que toutes les colonisations du monde réunies, celle que monsieur Alpha Condé célèbre sans complexe.
Nous, il s'agit évidemment de mon pays, qui n'est pas celui des Angbansanlés.
Cette célébration ne saurait donc être ma fête. Ma fête n'est pas celle de mes bourreaux, de Jacques in nomine fulminare patri, Yombouno l'inhumaine et tous ceux qui applaudissaient et aux viols des femmes de mon pays et approuvent les exactions dont sont victimes ses habitants traités de "somaliens" sur leur sol. C'est pourquoi, si nous compatissons en tant qu'humains à leur malheur, il ne faut pas nous demander de pleurer pour eux. C'est clair et net. Nous n'étions pas du même pays, nous ne sommes plus du même pays.
Thierno A DIALLO