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L'organisation IMMITAL prend acte de la prompte réaction du CNT et de tous les partis politiques face à l'attaque de la résidence du président de la république et de leur soutien à ce dernier.  IMMITAL déplore que ces institutions (le CNT et les partis politiques) ne fassent aucune allusion à la répression sauvage et à caractère de règlement de compte que le pouvoir fait abattre sur des citoyens (militaires et civils) suite à cet événement.

Nous sommes d'autant plus déçus du pouvoir et de ces organisations du pays que depuis le 9 juillet des citoyens guinéens et leur bétail sont des cibles de violences à caractère ethnique dans la région forestière sans que personne ne s'inquiète de leur sort. Pourtant, depuis le lundi 11 juillet, les éleveurs ont alerté les autorités préfectorales et communales de Nzérékoré et de Beyla auxquelles ils ont demandé secours comme cela se doit, en vertu de l’article 23 de la Constitution.

Le mercredi 13 juillet, RFI comme d'autres médias occidentaux ont confirmé les faits et le monde apprend que la Coordination des Konias refuge de négocier avant que tout le bétail des éleveurs peuhls de la région ne soient abattu. En cas de résistance de ces éleveurs, il y aurait sans doute eu un massacre généralisé des Peuhls vivant dans toute la région et même en Haute Guinée d'où sont originaires les assaillants konias.

Nous rappelons que ces attaques qui continuent aujourd'hui encore font suite à la réception d'une délégation des Konias de cette région forestière par le président Alpha Condé le mercredi 6 juillet à Conakry, venue lui exprimer leur soutien et une plate-forme revendicative lue sur les médias d'Etat. Les quatre (4) demandes formulées par les Konias au président de la république sont:

1- La reconstruction de la ville de Beyla

2- Des semences pour les agriculteurs konias.

3- De l'engrais pour les cultivateurs konias

4- Le déguerpissement des animaux de leur région (entendez éleveurs peuhls et leurs bœufs, parce qu'il y a beaucoup d'éleveurs konias qui n'ont nullement été inquiétés).

Après cette rencontre avec le chef de l'Etat, le président des ressortissants de Mouana, El-Hadj Mamadi Camara, a signé une note circulaire ordonnant l'abattage de tout le bétail des Peuhls  dans la région. Beaucoup d'éleveurs ont reçu cette circulaire et l'ordre de quitter la région le 9 juillet mais les attaques organisées ont commencé le même jour dans la région, ne donnant aucune chance à ces derniers de déplacer leurs troupeaux ailleurs. Un seul d'entre eux, éloigné du point de départ des violences, El-Hadj Sélé Diallo, a pu le faire en déplaçant ses 240 bœufs, en cours de transport sur Mamou depuis ce matin. Cet acte est une violation manifeste de l’article 10 de la Constitution guinéenne qui garantit, à tous les citoyens guinéens, le droit de s’établir et de circuler librement sur tout le territoire de la République.

Avec la plainte des éleveurs auprès des autorités, El-Hadj Mamadi Camara avait été mis aux arrêts et incarcéré à la gendarmerie de Nzérékoré. Le soir du même jour, quand le représentant des éleveurs s'y est rendu pour pouvoir parler avec le vieux, les gendarmes lui ont fait savoir que ce dernier avait déjà été relâché sur ordre des autorités pour qu'il aille, soi-disant, calmer la situation dans la région.

Après les attaques d'hier 21 juillet, des 575 bœufs d'Elhadj Lamarana Diallo, il ne reste que 70 survivants. Des 165 têtes de Thierno "boucher", il ne reste que 8. Un seul éleveur malien (Peuhl) nous affirme avoir perdu plus de 1200 têtes, tuées à bout portant par des bandes konias. C'est certainement de lui que parle le journal américain "Washingtonpost".

Les compatriotes Mamadou N’Diré Baldé (425 têtes), Bailo (265 têtes) et d'autres qui restent injoignables n'ont pas eu accès à leurs parques depuis le 9 juillet pour connaitre ce qui en reste.

Hier 21 juillet, nous avons eu la confirmation que l'Etat a fourni, aux Koniankés, 50 tonnes de semences et 500 tonnes d'engrais. Après l'abattage systématique du bétail peuhl à l'aide des armes à feu, les promesses d’Alpha Condé aux Konias, réalisables à court terme, ont été satisfaites : à savoir les semences, l’engrais et le déguerpissement des éleveurs Peuls et leur bétail.

Le ministre de l'élevage, Korka Diallo, qui n'a pas de problème de moyens de locomotion, n'a pas trouvé utile de se rendre sur les lieux du drame pour que cela au moins fasse arrêter les agressions en cours. Il s'est contenté d'une déclaration radio au cours de la quelle il donne un bilan de 29 bœufs tués alors que les autorités de Lola seules avaient compté 442 têtes abattues.

Toujours hier 21 juillet, dans le village de Guiyassou (Lola), c'est le grand Imam konianké en personne qui dirigeait les opérations d'abattage du bétail !

 

Chers compatriotes (Peuhls originaires) du Fouta Djallon,

Entre les deux tours de la présidentielle guinéenne 2010, nous avons assisté à une campagne de stigmatisation et de violences racistes dirigée contre la communauté peuhle dans son ensemble en Guinée, sans qu'aucune institution de la République ne lève le petit doigt. Les ressortissants du Fouta à majorité peuhle sont restés sans défense et livrés à des groupes armés qui les ont insultés, frappés, humiliés, violés, tués ou dépouillés de leurs biens. Ils ont vu leurs biens que les milices ne pouvaient pas emporter saccagés ou brûlés.

Pour ceux qui n’ont pas suivi l’histoire, lire par exemple les articles suivants:

1- Exclusif: Témoignages de jeunes filles peuhles victimes des viols à Labé

2- Mémorandum: Halte aux dérives dictatoriales d’Alpha Condé et à sa volonté de marginalisation des Peuhls en Guinée.

 

Même pour apporter de l'aide aux victimes qui avaient tout perdu et qui ne pouvaient compter que sur nous leurs parents, la communauté peuhle a eu du mal à se mobiliser et agir à temps. 

Dans ce nouveau drame de la Forêt, beaucoup d'éleveurs peuhls qui avaient une fortune ont tout perdu. Il ne fait plus aucun doute que notre existence est menacée en Guinée. Après les petits vendeurs, les cambistes et des hauts cadres civils et militaires, ne soyons pas étonnés qu'ils visent bientôt les grands hommes d'affaires et intellectuels peuhls, pas seulement en Guinée mais partout dans le monde grâce à la puissance de l'Etat. Parce que, tout indique aujourd'hui qu'il y a un projet de réduire les Peuhls  au néant dans ce pays. Face à la gravité et à l'évidence de ce projet qui nous vise, nous ne devons pas réagir avec émotion. Nous devons aller avec intelligence et sagesse.

Dans cette situation, le recours à l'autodéfense garantie par notre Constitution devient légitime. Cependant, dans toute chose, il faut des priorités. Celle qui se présente à nous maintenant, c'est l'organisation et notre union sacrée. Sans être unis et bien organisés, il serait suicidaire d'entreprendre quoi que ce soit vis à vis de nos ennemis qui ont pu s'emparer des moyens de l'Etat et ses structures pour s'en servir contre nous. C'est dans cet esprit que la direction d'IMMITAL a décidé il y a deux semaines, l'envoi d'une délégation pour rencontrer nos parents des USA et d'ailleurs. Un responsable et membre fondateur d’IMMITAL mène sur place des démarches depuis deux (2) semaines auprès des responsables des différentes associations peuhles des USA avant l’arrivée de cette délégation.

Notre premier et principal combat, c'est celui pour l'union de tous les Peuhls originaires du Fouta Djallon. Nous invitons chacun à méditer là-dessus et nous faciliter cette tâche, pour l'amour de soi et des siens.

 

La Direction

IMMITAL (terme qui signifie Se relever, Se remettre debout en Pular), c'est l'Initiative Moderne de Mobilisation pour l'Intégration, le respect de nos Traditions, de l'Amitié et de la Liberté.

Tag(s) : #Politique
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