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Cecile-KYENGE.jpgL'ancienne ministre de l'Intégration, l'Italo-Congolaise Cécile Kyenge Kashetu, a été brillamment élue députée européenne, coiffant au poteau quelques-uns de ses détracteurs les plus déchaînés Une bonne partie de l'Italie jubile.

En France, en Belgique, en Hollande ou en Grande-Bretagne les élections européennes de dimanche dernier semblent avoir libéré les forces que jusque-là les leaders politiques ne fréquentaient qu'en prenant bien soin de regarder si personne ne les guettait. Or, en les plaçant en tête de pays généralement bien ancrés dans l'humanisme politique, les électeurs européens ont donné une respectabilité à certains des partis qui prônaient jusqu'ici des thèses europhobes ou même racistes. Ces partis deviennent des acteurs majeurs de la politique européenne aujourd'hui. Il faudra compter avec eux, d'autant que les formations classiques de gauche ou de droite se sont effondrés ou sont minés par des querelles intestines d'envergure comme en France.

En Italie, la joie de la gauche est totale. Non seulement la Ligue du Nord, le parti ouvertement xénophobe du septentrion italien, n'a pu dépasser les 6,2% de voix mais, surtout, le mouvement dit des 5 Etoiles du comique Beppe Grillo, franchement eurosceptique, que tous les sondages s'accordaient à donner comme le principal vainqueur de cette élection, n'a atteint qu'à peine les 25%. Tous les analystes lui prédisaient un boulevard et une solide assise dans la vie politique italienne. Dépité, Beppe Grillo qui s'est offert quelques jours de vacances pour méditer, a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi les Italiens lui avaient refusé la victoire : « Il n'y a rien à faire avec ce pays de retraités. » Grillo n'est pas connu pour faire dans la finesse quand il prend la parole !

Donc la gauche du Parti démocratique (PD) a triomphé aux européennes qui, en Italie, se doublaient aussi d'un vote aux communes et aux localités. Le PD a raflé même à la droite de Silvio Berlusconi quelques-uns de ses bastions historiques. Le Premier ministre Matteo Renzi, venu au pouvoir en écrasant jusqu'à ses camarades de parti, peut savourer une importante victoire. Il est désormais en mesure de gouverner et de ne pas devoir louvoyer dans la crainte d'un effondrement de la coalition qu'il forme avec une aile dissidente de la droite de Berlusconi. Il a les moyens de gouverner presque seul, et il a désormais les atouts en mains pour que même ses adversaires à l'intérieur du PD lui disent : « chapeau bas, maestro ! ».

Or M. Renzi n'est pas seul dans ce cas d'euphorie. Dans son entourage, mais un peu à l'écart, l'Italo-Congolaise Cécile Kyenge Kashetu boit littéralement du petit lait. Brutalement écartée (par Matteo Renzi) du gouvernement où elle constituait la première femme africaine à prendre place ; à peine soutenue du bout des lèvres par un PD dans lequel elle a pourtant placé depuis longtemps ses énergies de militante, Mme Kyenge vient d'être brillamment élue députée européenne PD.

Dans une circonscription du nord-est de l'Italie, celle que des membres éminents de la Ligue du Nord qualifiaient même d'orang-outang, de ménagère égarée en politique, de clandestine à qui on a fait la courte échelle, a passé haut la main l'épreuve du vote. Avec 93.265 de suffrages en sa faveur, celle qui, il y a peu, notait que maintenant les médias lui tournaient le dos alors que les insultes racistes à son endroit redoublaient, peut savourer une victoire au moins sur la Ligue du Nord.

 

Source : AllAfrica

Tag(s) : #Politique
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