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Le marché de l'aluminium, porté principalement par la consommation européenne, se contracte ces temps derniers. Simple péripétie économique ou tendance lourde, c'est une actualité obéissant à une tendance connue et continue.

Les chiffres du plus grand groupe mondial, ALCOA sont au rouge au dernier trimestre. Espérons, pour les pays accrochés à la seule bauxite que cela soit temporaire.

Mais la tendance mondiale est, surtout pour les pays émergents, à une production autochtone, très peu dépendante des pays exportateurs. Cela il faut bien le savoir et l'intégrer dans nos schémas de pensée.

Croire que le monde entier en veut à nos richesses, surtout nos "3/4 des réserves mondiales de bauxite"est un formidable mensonge des élites PDGistes qui ont bernés les guinéens durant toute notre histoire, depuis 1958. Idem pour nos "diamants, pétrole, or, platine", bref le tableau périodique des éléments de Mendeleïev qui serait notre propriété à nous, fiers guinéens...

 Il faut modestement se rappeler que ces minéraux existaient sous la croute terrestre bien avant l'apparition de l'homme. Nous ne devons qu'au hasard d'être assis dessus. Aucun mérite particulier des guinéens, il faut le savoir.

 Raison pour laquelle l'idée lancée en son temps par Sékou Touré d'une OPEP de l'aluminium a fait long feu. L'aluminium n'est pas une source d'énergie vitale comme le pétrole, mais en consomme beaucoup pour sa production. L'une des raisons de notre incapacité depuis l'indépendance à avoir une seule fonderie d'aluminium. Malgré toute la phraséologie révolutionnaire et mensongère du PDG qui avait laissé croire que Kamsar en exportant du minerai brut, donc technologiquement moins avancé que Fria, réglerait par miracle tous nos problèmes.

Ismaël Touré est parti avec ses mensonges, son frère et surtout  son Parti-Etat sensé vivre éternellement et révolutionnairement par l'amour que les guinéens étaient supposés lui porter.

Il ne reste plus que le "Professeur" et ses fans pour croire nous ramener au 20ème siècle.

La Guinée n'a rien d'autre, 50 ans après sa "libération" que l'unique usine laissée  par les français à Fria, mais dans quel état aujourd'hui. Heureusement que la fabrique d'alumine des "impérialistes", calquée sur celle de Gardanne en France, a sauvé  les poches de nos dictateurs et permis l'importation de riz distribué par le PDG aux habitants de Conakry pendant 26 ans. Merci qui?

Les guinéens ont donc longtemps été bercés et trompés par des politiciens aux petits pieds, concernant les "incalculables richesses de notre sous-sol". On comprend pourquoi le dynamisme des commerçants peulhs, mettant à mal les théories loufoques du Parti-Etat PDG ne pouvaient plaire à Alpha Condé et ses semblables.

Ce qui était déjà une aberration économique au 20ème siècle le sera encore plus maintenant. Nous risquons un réveil très douloureux si la Guinée ne met pas l'essentiel de son effort à la formation de ses fils, comme le Japon a réussi à le faire au 19ème siècle déjà, et en récolte les fruits aujourd'hui. Ce pays n'a pas un gramme de minerai en propre, il importe tout, mais domine dans beaucoup de domaines technologiques. Le fruit de la bonne formation. Remarquez que les japonais ne passent pas leur temps à se faire donner des titres archifaux comme "docteurs, excellences, honorables" et autres fumisteries habituelles chez nous.

Pourtant la Guinée a l'une des meilleures communautés scientifiques vivant à l'extérieur, nombreuse et bien formée. Le problème, c'est sa composition qui reflète celle de la population guinéenne: environ 50% de peulhs. Déjà que ceux des cadres de cette ethnie vivant à l'intérieur sont frappés d'ostracisme et systématiquement remplacés par les malinkés parents d'Alpha Condé, ce n'est pas demain que ce potentiel formidable pourra être utilisé par notre pays. Les conséquences d'une politique obscurantiste du pouvoir et une réelle incapacité de l'opposition à prévoir le long terme.

Chez nous, l'ignare qui nous dirige actuellement reste obnubilé par sa haine ethnique. Celle qui n'a jamais développé aucun pays. L'être et le paraitre, telle serait notre question.

Thierno A DIALLO

(1) I. S. Makanéra

Tag(s) : #Analyse
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