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Commençons par un bilan, hélas prévisible, de la marche du 23 mai 2013.
-Quatre tués par balles des forces militaires d'alpha Condé
-Une quarantaine de blessés par balles des forces militaires d'Alpha Condé
-les leaders politiques tous agressés par les agents en civil du pouvoir pendant la marche.
-les voitures dans lesquelles circulaient les leaders détruites
-Des blessés en grand nombre par des éléments "civils" infiltrés dans la marche: cailloux, couteaux, instruments contondants. Nombre qui serait élevé( on parle de plus d'une centaine de personnes sérieusement touchées) même si non connu avec précision ce lendemain de la manifestation.
-Descente des forces de police et de gendarmerie dans les domiciles des quartiers dits acquis au pouvoir, axe Bambéto-Cosa-route Le Prince, avec des destructions matérielles importantes, qui restent à chiffrer, en tout état de cause en grand nombre.
Nous l'avons écrit avant la marche, certaines comprennent maintenant pourquoi l'Etat-major de l'Armée (qui n'a normalement rien à voir avec le maintien de l'ordre public, tâche dévolue à la police)
avait fait la déclaration suivante la veille de la marche:
"Le chef d’état major général des armées informe à titre de rappel qu’il est formellement interdit à tous les hommes en uniforme de se confondre à tout mouvement de foule, ils seront consignés dans leurs casernes respectives sous le contrôle de leur commandant d’unité à compter de ce mercredi 22 mai 2013 et cela jusqu’à nouvel ordre.
Le chef d’état major général des armées instruit tous les commandants d’unité de procéder à des contrôles physiques périodiques et d’en rendre compte. En vertu du deuxième alinéa de l’article 142 de la constitution Guinéenne réservant le maintien de l’ordre public aux forces de sécurité, le chef d’état major général des armées invite les unités des la gendarmerie et de la police, responsables des opérations de maintien de l’ordre, à agir avec professionnalisme dans le strict respect de la loi." (1)
Il fallait donc disculper à l'avance les militaires en tenue et ceux en civil chargés d'infiltrer la manifestation. Un plan machiavélique dans la plus pure tradition du parti monoethnique RPG
Alpha Condé , l'homme qui parle comme Gandhi et agit comme Hitler est coutumier des faits. En grands "malobalis", lui et ses militaires ethniques n'hésitent devant aucune bassesse pour dissimuler leurs crimes et se faire passer pour des anges aux mains propres devant la Communauté Internationale, comprenez essentiellement la France, l'ancienne puissance coloniale créatrice de l'Etat Guinéen , principal partenaire commercial et stratégique de l'Etat guinéen et les USA, la première puissance occidentale qui lui achète l'essentiel de ses exportations minières.
" En effet, selon nos sources, des jeunes infiltrés et protégés par les forces de l’ordre ont caillassé les véhicules des leaders avec hargne, tout en ciblant les responsables des formations politiques qui composent le Collectif, l’ADP, le CDR et le FDP. Ainsi, le chef de file de l’opposition s’en sortira avec des vitres de voiture brisées, des gardes blessés. Jean Marc Telliano sera atteint par des projectiles ainsi que plusieurs de ses gardes. Faya Millimouno, l’autre grande gueule de l’opposition, ne sera pas épargné." (2)
Hier soir, à titre d'intox suprême, le gouvernement ethnique malinké d'Alpha Condé s'est fendu d'un communiqué:
" Il a été ordonné aux forces de l’ordre de protéger les leaders de ces partis politiques de l’opposition et de les sécuriser ainsi que leurs biens.
Le Gouvernement déplore la présence de manifestants munis d’armes blanches, de gourdins et autres projectiles."
Ce à quoi l'opposition républicaine, pour la première fois, a osé répondre:
" Contrairement au communiqué du gouvernement, les leaders de l’opposition n’ont pas été protégés par les forces de l’ordre, celles-ci ont plutôt réprimé les manifestants tout en appuyant les loubards du RPG qui se sont violemment attaqué aux leaders de l’opposition en se faisant parfois passer pour des manifestants. Ainsi, l’affirmation selon laquelle les leaders de l’opposition auraient été pris à parti par leurs propres militants est dénuée de tout fondement." (3)
A l'heure où nous écrivons, nous ne savons toujours pas ce que sont devenus Faya Millimouno du BL, Jean-Marc Telliano du RDIG qui auraient été encerclés hier à la clinique "Mère et enfant" de Kipé, ni des autres têtes de l'opposition: Cellou de l'UFDG, Kouyaté du PEDN...etc.
Thierno A DIALLO
(3) http://www.guineelibre.com/article-declaration-de-l-opposition-republicaine-de-guinee-118017833.html