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Aujourd'hui les Guinéens et leurs amis sont réunis ici et partout dans le monde pour commémorer l'un des jours les plus tragiques de l'histoire du pays: les massacres de Septembre 2009 qui ont choqué le monde entier. Les crimes commis par la junte militaire, en plein jour en cette « date qui vivra dans l’infamie » sont une tâche dans notre conscience collective. Ils le resteront aussi longtemps que nous n'aurons pas mis en place un processus judiciaire et la catharsis sociale requise pour des crimes de cette ampleur. Malheureusement, les crimes de ce jour ne sont pas un incident isolé. Ils font partie d'une longue chaine de violence d'état devenue la marque de notre nation.

Pottal-Fii-Bhantal a demandé les services d'éminents juristes pour traduire en justice les criminels responsables des crimes odieux contre les populations civiles sans défense. Nos actions ont le soutien de plusieurs organisations et personnalités qui ont fait leur, le combat pour l’éradication de l'impunité dans notre pays. C’est aujourd’hui l’occasion de les remercier du fond de notre cœur. Qu’ils soient assurés que les populations guinéennes, particulièrement les victimes sans voix et leurs familles, leur sont et seront toujours reconnaissantes. Parmi ces personnes et organisations, nous avons le célèbre militant des droits civiques, Mr Norman Siegel, l’ancien maire de New York, Mr David Dinkins et le sénateur de l’état de New York, Mr Eric Adams. Nous exprimons notre gratitude aux leaders des organisations internationales des droits de l’homme telles que Human Right Watch, le Groupe International de Contact et Amnesty International.

Après les massacres du 28 Septembre 2009, les populations guinéennes avaient cru en la communauté internationale pour aider la Guinée à éradiquer son système politique répressif et à mettre en place un système judiciaire viable. Les citoyens de notre pays espéraient que ces crimes odieux seraient une occasion pour agir et que les sacrifices ultimes payés par les citoyens de notre pays seraient un prix suffisant pour la fin de l'impunité et l'émergence de la démocratie à travers des élections transparentes. Deux ans plus tard, il est déconcertant de constater que ce rêve s'est évaporé. Ce triste constat est toutefois un motif impérieux pour ne pas se décourager.

Depuis la fin des élections et l'installation du nouveau gouvernement d'Alpha Condé, il n'y a eu aucune indication sur la concrétisation des désirs de justice exprimés par les citoyens. Le nouveau président a choisi d'ignorer l’abcès de l'impunité et de favoriser la culture des divisions ethniques. Il a choisi de cajoler les agents accusés de crimes contre l'humanité par la commission des droits de l'homme des Nations Unies, Human Right Watch, International Crisis Group et Amnesty International. Nous pouvons citer le cas du gendarme Thiegboro Camara qui a conservé son poste de Tsar de la drogue, et promu ministre du gouvernement. Le soldat Pivi Kourouma, surnommé Coplan, est toujours le chef de la sécurité présidentielle avec rang de ministre. Le général Toto Camara est toujours le ministre de la Sécurité. La FOSSEPEL fut responsable des viols organisés de femmes peuhles, les assassinats ciblés d’adolescents entre les premier et deuxième tours des élections présidentielles. Le Général Baldé, chef de cette infâmante FOSSEPEL, est toujours chef de la gendarmerie nationale. Récemment, certains de ces agents ont été honorés par le président avec le rang de chevaliers de l’ordre du mérite, pour avoir déjoué un prétendu complot d'assassinat contre lui.

Notre pays a été le théâtre de crimes horribles au cours de sa courte histoire: les massacres de civils, les viols de femmes, les exclusions ethniques, les détentions illégales et tortures de civils dont des enfants et adolescents sont devenues des habitudes bien ancrées dans le système politique. Le spectre du passé renait des cendres de crimes impunis. Des rumeurs de complots sont répandues pour instiller la peur aux citoyens et faire du chantage aux dirigeants des pays voisins. Le potentiel de conflits dans la zone déjà instable de l'Afrique de l'Ouest est plus que jamais réel. A défaut d’actions drastiques de la part de la communauté internationale pour soutenir les organisations qui travaillent dans un environnement difficile, pour la justice et la paix en Guinée, le pays se dirige vers un autre cycle de répression et peut-être un génocide ethnique.

La communauté internationale ne doit pas tourner le regard alors que cette tragédie se prépare. Pendant les 26 premières années de son existence, sous le régime de Sékou Touré, le monde a assisté en silence, au meurtre d'environ 50,000 personnes et l'exode de 2 millions de Guinéens à travers le monde. Sékou Touré a utilisé la politique de division contre la communauté peule, en 1976, pour masquer ses échecs économiques qui aboutirent en une famine répandue dans le pays. Avec le régime militaire de Lansana Conté qui suivit, les mêmes politiques de répression et de division contre les Mandingues et les peuhls continuèrent. Avec la junte militaire de Dadis Camara, le monde a également été témoin en temps réel des massacres du 28 Septembre 2009. Les violences se sont poursuivies avec le gouvernement de transition du général Sékouba Konaté et Jean Marie Doré et ont culminé avec les pogroms contre la communauté peule à Siguiri et Kouroussa, la séquestration et le viol des femmes à Dalaba et à Labé ainsi que le meurtre et la torture d'adolescents de la communauté peuhle de Conakry.

Compte tenu de la gravité de la situation, Pottal-Fii-Bhantal renouvelle son appel à la lutte cruciale contre l'impunité pour épargner à notre pays une guerre civile dévastatrice. L’éradication de l'impunité en Guinée est la seule voie vers la paix, la stabilité et la démocratie. A défaut d'éradiquer cette culture de l'impunité, les prochaines élections locales ou nationales verront les mêmes crimes.

Nos membres et affiliés partout dans le monde ne se reposeront pas jusqu'à ce que les auteurs des crimes contre les Guinéens soient traduits en justice. Le peuple guinéen désire la justice. Un processus exhaustif pour briser les chaines du passé et engager le pays sur la voie de la justice est plus que jamais nécessaire. Pottal Fii Bhantal a proposé un plan pour lancer le processus indispensable d’éradication l'impunité qui se résume comme suit.

1. Les soldats qui ont violé des femmes à Labé et Dalaba doivent être arrêtés et jugés. Tous les fonctionnaires qui ont failli a leur devoir de protection des populations civiles durant les pogroms contre les communautés Peuhles de Siguiri, Kouroussa et d'autres localités devraient être arrêtés et traduits en justice. Les membres des forces de sécurité qui ont arrêté, tué, torturé des jeunes gens à Conakry pendant et après les élections devraient être identifiés et traduits en justice.

2. Les personnes qui ont autorisé ou participé à la préparation des atrocités commises le 28 Septembre 2009 doivent être tenues pour responsables.

3. Des enquêtes exhaustives pour l'identification des fosses communes et personnes disparues pendant la répression en 2008, 2007 et 2006 sont nécessaires afin de mettre à nue les pratiques des forces de sécurité.

4. Les assassinats ciblés et les expropriations des Peuhls ou tout autre groupe ethnique doivent s’arrêter.

5. La réforme des forces de sécurité qui prend en compte la composition ethnique du pays et la nécessité impérieuse de professionnalisme doit être poursuivie.

6. Le gouvernement doit indemniser les victimes de la répression ou leurs familles.

7. Tous les citoyens accusés de crimes politiques contre le gouvernement doivent avoir accès à des avocats internationaux et indépendants et le droit à des procès équitables et publics.

Ce jour est un jour de commémoration pour les nombreuses victimes oubliées. Sans actions, ces souvenirs ne seront qu’un geste symbolique sur lequel les auteurs du crime vont cracher. Les actions de justice que nous réclamons exigent un engagement sans faille et de la patience. Cependant, tourner autour d’elles est inacceptable car les conséquences sont prohibitives.

En ce jour, nous faisons appel à tous les citoyens et associations intéressés à construire une justice durable en tant que fondement d'une véritable démocratie en Guinée, à s'unir autour du programme crucial de lutte contre l'impunité dans notre pays. A ceux qui souffrent des séquelles de la violence qu'on leur a infligé, nous assurons de notre détermination infaillible et de notre soutien indéfectible.

Que Dieu le Tout-Puissant répande Sa miséricorde sur les âmes de ceux qui ont perdu la vie pour que la démocratie émerge en Guinée.

Commission centrale des Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon - États-Unis

pottalfiibhantal@yahoo.fr

www.justiceinguinea.org

Vidéos de la grande manifestation du 28 Septembre 2011 a New-York

http://www.youtube.com/watch?v=xEkxFqpGEwM&NR=1

http://www.youtube.com/watch?v=fj8CEI4FdgU&feature=share

Tag(s) : #Politique
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