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Logo-Figaro-400px.jpgLe président américain Barack Obama a assuré à la chancelière allemande Angela Merkel que les États-Unis ne surveillaient pas ses communications.

Cela commence vraiment à faire mauvais genre. Tous les jours ou presque, une nouvelle affaire d'écoutes de la NSA explose à la figure du président Obama, aggravant l'image de «Big Brother» de l'Amérique. Il y a un mois, c'était la présidente brésilienne Dilma Rousseff qui annulait une visite officielle. Lundi, Barack Obama a dû prendre au bout du fil François Hollande, un allié proche, après la sortie d'informations dans Le Monde, qui confirmaient l'existence d'écoutes massives de la NSA en territoire français. Et ce mercredi, c'est Angela Merkel, la «patronne» de l'Europe, qui était au bout du fil, furieuse, pour demander si l'Agence de sécurité nationale avait écouté… son portable.

Une situation très embarrassante pour le numéro un américain, qui a dû assurer à la chancelière que les États-Unis «ne surveillent pas et ne surveilleront pas ses communications», selon le porte-parole présidentiel Jay Carney. Les termes vagues utilisés par Carney laissent toutefois entendre que des écoutes du cellulaire de Mme Merkel ont peut-être eu lieu. Un scandale similaire agite Mexico qui a lancé «une enquête».

Les Français affirment haut et fort qu'ils souhaitent une remise en cause «fondamentale» du système de récolte de données de la NSA, bref un arrêt des écoutes sur leur territoire. L'Administration Obama a répondu qu'elle allait entamer «un examen» des méthodes de l'agence. «C'est un premier pas», espère un diplomate, tablant sur une pression mondiale croissante et sur l'inquiétude des géants de l'informatique américains, qui pousseront à changer de système pour ne pas apparaître comme les valets de la NSA vis-à-vis de leurs utilisateurs.

Rien n'est pourtant moins sûr qu'un changement de cap. Jusqu'ici, le pouvoir américain et ses services n'ont donné aucune raison de croire à une révision du système NSA, une agence que la révolution technologique a transformée en monstre à digérer des données mondiales récoltées à l'aide de «filets» qui ne distinguent pas vraiment entre les pays. La logique technologique semble avoir pris le pas sur la logique politique. L'incitation à changer est d'autant moins grande que l'opinion américaine n'a pour l'instant pas bougé, jugeant apparemment acceptable d'abdiquer une partie de sa vie privée en échange de sécurité. Le chef de la Direction nationale du renseignement, James Clapper, a d'ailleurs minimisé l'affaire mercredi, parlant de «pratiques communes à tous les pay». Une manière d'appeler les opinions européennes à scruter leurs propres agences.

 

Source : Le Figaro International

Tag(s) : #Politique
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