La RTG épinglée pour traitement partial des candidats

Chassez le naturel, il revient au galop. La RTG  est coutumière des faits, de la  simple réalité que ce sont rarement des journalistes au vrai sens du terme qui y officient, mais des cireurs de bottes du puissant du jour ou des "militants" de tel ou tel Parti.

Le Directeur de cette officine aux parlottes de Koloma dite "Radiotélébidon guinéenne" vient d'être suspendu par son Ministre de tutelle Aboubacar Sylla: motif, sa propension à tendre le micro plus que de raison à certains leaders politiques, violant de ce fait les dispositions de stricte égalité et neutralité entre les chefs de Partis en course pour la présidentielle.

" Nous sommes entrés en campagne électorale, les médias de services publics sont régis par des dispositions strictes et précises du code électoral en ce qui concerne la couverture de cette campagne. En accord avec le conseil national de la communication (CNC), j’ai pris un arrêté qui règlemente l’accès de tous les candidats aux medias des services publics dans le cadre de cette campagne électorale. Le temps d’antenne a été fixé, l’heure de passage a été définie par tirage au sort devant un huissier de justice. Les équipes multimédias ont été constituées et leur affectation a été faite aussi devant un huissier de justice. Toutes ces dispositions servent à assurer une stricte égalité de traitement entre les candidats, il y va de la crédibilité du scrutin et le caractère incontestable des résultats"

 La raison serait la suivante:

" On s’est mis d’accord sur ces dispositifs. A mon grand étonnement, il passe l’émission ‘’Face au public’’ qu’on avait décidé d’arrêter avec Alpha Condé. Et mieux, évidemment, dès que l’émission d’Alpha Condé est passée, Kassory dit ‘’moi aussi je vais passer’’. Ils font falsification et passent également l’émission de Kassory contre l’avis de la commission de supervision.

 La campagne médiatique a été mise en place au ministère. Et pourtant le président de cette commission chargée par le secrétariat général du ministère a dit de ne pas faire passer l’émission parce que ça serait un traitement inégal des candidats. Mais il a dit qu’il est prêt à en assumer les conséquences, il faut qu’il fasse l’émission. Donc l’émission a été passée, on m’en a rendu compte et j’ai pris mes dispositions"

Il est difficile pour des "journalistes" qui ont fait leurs classes sous le PDG de Sékou et/ou le PUP de Conté de comprendre que le monde a changé ,que les guinéens aspirent à autre chose après 52 ans de dictature ininterrompue. Le retournement de veste est monnaie courante dans cette confrérie où les "révolutionnaires" d'hier se transforment à toute vitesse en thuriféraires de dictateurs qu'ils indexaient tantôt. Les exemples sont légion. Le problème, ce sont toujours les mêmes qui sont recyclés, comme s'il était impossible de trouver de nouvelles têtes à l'intérieur et en dehors du pays, dans la diaspora guinéenne. Entre la volonté manifeste de Konaté de laisser une bonne empreinte et les pesanteurs héritées du passé, la partie est loin d'être gagnée pour la démocratie.

Thierno A DIALLO